Nouveaux anticoagulants oraux et maladie thrombo-embolique veineuse : des essais cliniques à la pratique quotidienne

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C. Hermans Publié dans la revue de : Juin 2016 Rubrique(s) : Hématologie
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Résumé de l'article :

Les nouveaux anticoagulants oraux (NOACs) ou anticoagulants oraux directs (AODs) constituent sans conteste une des plus grandes innovations thérapeutiques des dernières années.

Il s’agit d’une thématique d’intérêt majeur et pertinent que le Louvain Médical adresse régulièrement à travers des articles de synthèse, des recommandations pratiques ou des éditoriaux...

Article complet :

Les nouveaux anticoagulants oraux (NOACs) ou anticoagulants oraux directs (AODs) constituent sans conteste une des plus grandes innovations thérapeutiques des dernières années. Il s’agit d’une thématique d’intérêt majeur et pertinent que le Louvain Médical adresse régulièrement à travers des articles de synthèse, des recommandations pratiques ou des éditoriaux.

Rares sont en effet les spécialités médicales qui ne sont pas de près ou de loin concernées par la bonne utilisation de ces nouvelles molécules. De plus en plus nombreux également sont les patients qui peuvent en bénéficier dans le cadre soit de la prévention, soit du traitement d’un accident thrombotique veineux ou artériel.

Après avoir été validés dans la prévention de la maladie thromboembolique veineuse en chirurgie orthopédique lourde (arthroplastie de la hanche ou du genou), première étape d’un large et ambitieux programme de développement, c’est dans la prévention des accidents thrombotiques artériels survenant chez les nombreux patients en fibrillation auriculaire que les NOACs ont démontré une sécurité et efficacité désormais bien établies.

Plus récemment, c’est dans le traitement de la maladie thrombotique veineuse (MTEV) (thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs et/ou embolie pulmonaire (EP)) que les NOACs ont prouvé leur efficacité et sécurité d’utilisation. Pour les patients présentant une TVP et/ou une EP, les NOACs représentent une alternative attractive par rapport aux anticoagulants classiques que représentent les héparines de bas poids moléculaire et/ou les antivitamines K.

L’impact potentiel des nouveaux anticoagulants dans ce contexte est considérable si l’on prend en compte le véritable enjeu de santé publique que représente la MTEV, complication de multiples circonstances fréquentes (chirurgie, hormonothérapie, cancer,…) et cause d’un nombre majeur de décès par EP estimé à près d’un demi-million annuellement dans l’Union Européenne.

C’est, animé par le souci de mieux prendre en charge la MTEV et son traitement anticoagulant, que plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques, aidés par de multiples équipes internationales de recherche, et avec le concours de plusieurs dizaines de milliers de patients, ont initié et mené avec succès les grandes études cliniques qui ont validé le rôle des NOACs dans la prise en charge de la MTEV. Elles concernent non seulement la phase aigüe et subaigüe du traitement de la MTEV, mais également la prévention secondaire prolongée des récidives. Ce sont ces études que résume et confronte ce numéro du Louvain Médical, suite à un cycle de conférences qu'a récemment donné en Belgique le Professeur Giancarlo AGNELLI, expert dans ce domaine, initiateur et investigateur de plusieurs de ces essais cliniques.

Au-delà des protocoles des études et de leurs résultats, ce sont surtout les implications pratiques au quotidien que se propose de résumer les articles qui suivent. Distillées par l'expert et appliquées au quotidien, les conclusions des études sont traduites en recommandations pratiques qui concernent, entre autres, la phase aigüe de l'EP, la prise en charge des patients fragiles, l'anticoagulation prolongée, la prise en charge des patients cancéreux, les posologies et modalités de prise uni ou biquotidienne, le rôle des antidotes et du monitoring biologique.

Au travers de ce dossier original et de qualité, le comité éditorial du Louvain Médical nourrit l'ambition de promouvoir une bonne utilisation des NOACs.