Allocution de la Ministre Valérie Glatigny

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Valérie Glatigny Publié dans la revue de : Octobre 2022 Rubrique(s) : Ama Contacts
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Résumé de l'article :

Respectueuse du protocole, je me tourne d’abord vers les autorités académiques :

Monsieur le Recteur,
Madame la Doyenne,
Mesdames et Messieurs les Membres du corps enseignant,

Un ancien recteur d’université me confiait qu’il y avait une tâche particulièrement fastidieuse imposée aux autorités académiques, c’était la signature des diplômes. Il y en avait plusieurs milliers chaque année. Pourtant, me disait-il, ce n’était pas une corvée. C’était la tâche qu’il accomplissait avec la plus grande fierté et qu’il n’aurait cédé à personne d’autre.

Article complet :

Respectueuse du protocole, je me tourne d’abord vers les autorités académiques :

Monsieur le Recteur,
Madame la Doyenne,
Mesdames et Messieurs les Membres du corps enseignant,

Un ancien recteur d’université me confiait qu’il y avait une tâche particulièrement fastidieuse imposée aux autorités académiques, c’était la signature des diplômes. Il y en avait plusieurs milliers chaque année.

Pourtant, me disait-il, ce n’était pas une corvée. C’était la tâche qu’il accomplissait avec la plus grande fierté et qu’il n’aurait cédé à personne d’autre.

La raison en était simple :

- Ce geste très concret symbolisait la fin heureuse d’une mission qui est au cœur du métier de l’université : celle d’avoir transmis avec succès des connaissances, des savoir-faire et des savoir-être.

- Un geste aussi qui certifiait la qualité du porteur du document, qui reconnaissait son excellence, qui récompensait les efforts qu’il avait consentis.

Je vous remercie donc de m’avoir associée à cette belle cérémonie.

Je me tourne maintenant vers les héroïnes et héros du jour :
Chères diplômées, Chers diplômés,

Je ne suis sans doute pas la première mais au moins je ne serai pas la dernière à vous appeler « Chers Docteurs ».

Chers Docteurs, donc, j’ai plaisir à vous transmettre un message agréable : vous aurez toutes et tous un « numéro INAMI » ! La presse vous l’a appris, nous avons pu, après une saga de plus de 20 ans, conclure un accord que j’ose qualifier « d’historique » avec le gouvernement fédéral. Non seulement nous disposerons dans les années à venir de plus de 200 numéros supplémentaires mais, de plus, tous nos diplômés présents et à venir sont assurés de disposer de ce précieux sésame. Je profite de l’occasion pour remercier votre doyenne qui mène ce combat depuis plusieurs années et nous aide si efficacement de ses avis éclairés. Un grand merci à vous Madame Smets.

Chères diplômées, chers diplômés,

Vous voilà donc médecins.

Je sais les efforts et les sacrifices que vous avez dû consentir, les difficultés aussi à surmonter avec la pandémie de la Covid. Votre vie n’a pas été facile.

Je pense aussi à vos parents qui vous ont accompagnés tout au long de ce parcours et de ses moments difficiles. Vos études sont longues, la plupart des matières sont ardues, la somme des connaissances à acquérir est gigantesque. Mais ce n’est pas tout, le métier est aussi pratique, vous avez dû accomplir de nombreuses heures de stages, aussi la nuit, aussi le weekend.

Enfin, confrontés à la souffrance et même à la mort, vous avez dû dominer vos émotions, apprendre la compassion tout en gardant la distance nécessaire à l’exercice serein de votre profession.

La médecine a ceci de remarquable, et c’est une philosophe et bioéthicienne qui vous parle, d’associer la rigueur et l’objectivité du paradigme de la médecine factuelle aux valeurs humaines d’empathie et d’éthique.

Le serment d’Hippocrate que vous avez prononcé illustre ces divers aspects.

J’ai relevé, avec le même regard de philosophe, l’évolution du texte au cours du temps. On ne vous demande plus d’évoquer Appolon, Asclépios, Hygie et Panacée. On ne vous demande plus de vous engager à pourvoir aux besoins de vos professeurs et d’enseigner gratuitement la médecine à leurs enfants.

En revanche, vous vous engagerez, notamment, à respecter la dignité humaine, à ce que des convictions politiques ou religieuses, des considérations d’ethnie, de genre, de préférence sexuelle, d’âge n’influencent pas votre attitude envers les patients.

Je sais que ce diplôme ne met pas fin à votre cursus. Il vous reste encore à poursuivre vos masters de spécialisation. Vous devrez encore, permettez-moi, en guise de clin d’œil, « charger un peu la barque », rester aussi des étudiants toute votre vie, condamnés à actualiser sans cesse vos connaissances.

Je termine donc en vous félicitant chaleureusement et en vous souhaitant une fructueuse carrière professionnelle pour le plus grand bien de notre société.