Un débat parfois virulent sévit depuis la mise au point des premiers vaccins contre la Covid : manque de recul, rôle de « Big Pharma », efficacité non prouvée, effets secondaires prétendument sévères, …, les adversaires des vaccins font flèche de tout bois. Un regard jeté sur le passé, même reculé, montre qu’il n’y a là rien de bien nouveau. Lorsque l’on mit au point l’inoculation pour lutter contre la variole, avant même la découverte, par Edward Jenner, du vaccin antivariolique, les adversaires de cette pratique se firent bruyamment entendre. On peut ainsi lire dans un pamphlet datant du 19ème siècle une diatribe évoquant « ‘les dindonnés’ vaccinés à l’aide d’un prélèvement opéré au niveau du cloaque de dindons ». Ainsi, le Dr H. Bernard, de Mons, explique-t-il dans la Revue Homœopathique de Belgique, d’avril 1883, que « la vaccine, loin d’atténuer ou de mitiger la variole, en a multiplié et aggravé les effets » et qualifie le vaccin de « malsain ». Le Dr Deffernez, autre médecin wallon, défenseur, lui, de la vaccination, publie en 1881 un opuscule titré « Les anti-vaccinateurs ».
On soulignera également, dans le contexte actuel, les critiques mettant en cause il y deux siècles déjà, l’« Etat liberticide », à propos de l’obligation française, en 1902, de la vaccination antivariolique, pourtant destinée à prévenir cette maladie, qui tuait 20% des sujets infectés.