INTRODUCTION
La dysplasie de hanche est une malformation de l’articulation coxo-fémorale occasionnant un déficit de couverture de la tête fémorale. Celui-ci entraine une coxarthrose prématurée qui conduira le patient à un remplacement articulaire si la gène fonctionnelle et la douleur sont importantes. Un des traitements recommandés chez l’adulte jeune est la réalisation d’une ostéotomie péri-acétabulaire (PAO) (3). Cette opération va augmenter la couverture acétabulaire par une réorientation du cotyle. Il permet de n’envisager une arthroplastie secondaire que dans un tiers des cas après 20 ans de suivi. Cette chirurgie est cependant relativement plus complexe chez l’adulte, en l’absence de remodelage lié à la croissance comme cela est observé traditionnellement chez l’enfant (1). Elle connaît un nouvel intérêt en raison des apports technologiques de la planification en trois dimensions, des guides de coupe et de l’imagerie scanner peropératoire.
DIAGNOSTIC DE LA DYSPLASIE
La découverte d’une dysplasie de hanche est souvent fortuite ou à l’occasion de gènes modérées. Le bilan repose sur des radiographies du bassin. La coxométrie permet de préciser l’architecture de la hanche et la couverture de la tête fémorale par le cotyle (Figure 1). Les valeurs angulaires mesurées permettront d’orienter les indications chirurgicales d’ostéotomie fémorale ou cotyloïdienne. Elle est réalisée sur une incidence de bassin de face couché et/ou debout, pour la recherche d’une asymétrie de longueur des membres inférieurs, et sur un faux profil de Lequesne (Figure 2).
Le bilan radiologique est complété par un arthro-scanner. Ce dernier permet le diagnostic des lésions cartilagineuses ainsi qu’une visualisation en 3D de l’orientation du cotyle. L’angle d’antéversion du cotyle se mesure sur une coupe scanner passant par le centre de la tête fémorale. La ligne passant par le bord externe du bord antérieur du cotyle et le bord externe du bord postérieur du cotyle réalise le plan d’ouverture du cotyle. L’angle réalisé par ce plan avec le plan sagittal du bassin (qui n’est pas toujours celui de la table si le patient n’est pas strictement horizontal) définit l’angle d’antéversion du cotyle. L’antéversion du cotyle est d’environ 15 degrés +/- 3 degrés chez l’homme et 20 degrés +/- 7 degrés chez la femme. Trois types de dysplasies cotyloïdiennes sont identifiées (6) : découverture antéro-supérieure (30%), postéro-supérieur (34%) ou globale (36%).
Plusieurs facteurs ont été identifiés comme influençant négativement l’évolution d’une PAO (Tableau 1). Certains sont préopératoires et doivent a priori faire réfléchir avant d’engager le patient vers cette solution, à moins que la PAO ne facilite l’implantation ultérieure d’une arthroplastie. Le degré d’atteinte chondrale doit absolument être pris en compte. La classification de Tönnis (Tableau 2) qui fait référence dans l’évaluation de l’arthrose est peu reproductible (7) et justifie pleinement le recours à l’arthroscanner dans l’évaluation de l’état du cartilage. D’autres tiennent à la qualité de l’orientation obtenue en post-opératoire. Ce sont sur ces derniers facteurs que les innovations nous permettent d’agir.
INNOVATION EN PAO
La reconstruction 3D permet d’optimaliser la planification pré-opératoire (2). Le chirurgien peut planifier ses traits d’ostéotomie et observer le déplacement qu’il induit au cotyle. Il peut ainsi réaliser virtuellement les mesures de coxométrie et s’assurer de la qualité de la correction prévue. Le chirurgien valide la planification des coupes et de la correction visée. Il fait fabriquer des guides de coupe sur mesure, obtenu par impression 3D, guidant la scie ou l’ostéotome lors des coupes osseuses, guidant la correction attendue (5). Ces guides apportent l’avantage d’accroître la précision et permettent de diminuer l’exposition chirurgicale, le temps opératoire et les pertes sanguines (4). Le chirurgien peut enfin réaliser un scanner per-opératoire (Zeego) et peut ainsi confirmer en décours d’intervention la bonne correction et orientation du cotyle ainsi que le bon positionnement du matériel de synthèse, avant d’achever son intervention et de réveiller le malade. L’ensemble des ces techniques permettent d’optimaliser le résultat clinique (Fig. 3 et 4).
CONCLUSION
La PAO est donc reconnue à l’heure actuelle comme le traitement de choix des dysplasies acétabulaires de l’adulte jeune. La prise en charge doit être précoce, avant le stade 2 selon Tönnis dans l’évolution arthrosique. Elle permet d’éviter ou tout au moins significativement retarder la mise en place d’une prothèse totale de hanche.
Affiliations
Correspondance
Références
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