Et ce numéro, à travers la santé, la culture et l’éducation apporte des réponses certes partielles aux enjeux contemporains qui seront cruciaux pour l’avenir. C’est en effet à travers l’éducation et l’émancipation, particulièrement celle des femmes, la recherche de réponses adaptées aux défis et besoins de santé des individus et des peuples, de même que par la reconnaissance de l’identité, de la culture et de l’histoire des populations qu’un avenir sera possible pour l’Afrique.
C’est ce que nous proposent les différentes contributions à ce numéro. Notamment en décrivant les collaborations entre l’UCLouvain et différents pays africains. Ce qui caractérise le texte sur le boomerang de Dakar, c’est la volonté de créer un partenariat exempt de tout paternalisme et qui enrichit tout autant chacun des protagonistes. La collaboration de longue date avec l’université de Bukavu s’inscrit dans cette lignée et ouvre la porte à des possibilités de spécialisation dans notre pays.
C’est aussi le paradoxe de la pandémie en Afrique où la mortalité est bien inférieure à ce qu’elle est chez nous, ce qui est magistralement illustré. Tout en rappelant, à travers un article bien documenté sur Pasteur et l’émergence de la vaccination, que l’approche scientifique sera seule en mesure de vaincre la covid-19 pour un retour à une vie plus sobre que nous espérons mieux à même de faire face aux inévitables conséquences des enjeux climatiques et environnementaux. C’est ce que nous démontre l’article sur l’hémophilie, bel exemple de collaboration internationale répondant aux besoins spécifiques de patients en respectant les valeurs qui déterminent un système de soins de santé, à savoir entre autres la qualité, l’équité et l’efficience. Ce qu’on qualifie « d’art premier » nous fait enfin réaliser combien la richesse des œuvres proposées dans ce numéro ont pu influencer notre représentation du monde et illustrer de manière magistrale la beauté, la souffrance, l’imaginaire, en un mot la réalité de ce qui constitue la vraie richesse de pays trop souvent encore considéré comme « tiers monde », « pays pauvres » ou « en voie de développement ». Le colonialisme qui a été la règle pendant des dizaines d’année devrait nous rappeler que le paternalisme ou l’exploitation de l’Afrique d’une manière certes différente ne sont plus de mise aujourd’hui. Le respect de l’autre dans sa différence constitue la base d’une relation apaisée avec les partenaires d’aujourd’hui pour un monde meilleur.