Il est beaucoup question ces toutes dernières années de l’impact sur la santé des modifications climatiques et particulièrement du réchauffement climatique. Si le sujet fait à l’heure actuelle l’objet de toutes nos préoccupations, les chercheurs se posent en réalité des questions à cet égard depuis plus longtemps que l’on ne pourrait le croire. C’est ainsi qu’une édition spéciale du Lancet se penchait en 1994 déjà, soit il y a près de 30 ans, sur l’impact des modifications climatiques sur la santé (Health and climate change). Les diverses contributions témoignent d’une inquiétude réelle quant à cet impact, déjà décrit comme considérable.
Une première conséquence notable, que soulignent les auteurs, est la diffusion de certaines maladies, comme par exemple la schistosomiase, qui évolue vers des latitudes plus hautes, mais également l’émergence de nouvelles pathologies. On assiste avec les mêmes causes à des modifications météorologiques parfois extrêmes. L’homme est évidemment responsable de nombre de ces phénomènes délétères, en gaspillant les énergies, en polluant l’atmosphère, en détruisant les forêts, en ne luttant pas suffisamment contre la surpopulation. Il y a 30 ans déjà des chercheurs tiraient donc ainsi la sonnette d’alarme, faisant remarquer que « les implications du changement climatique global sur la santé deviennent de plus en plus manifeste ». Aujourd’hui des polémiques persistent dans des cas extrêmes concernant la réalité du changement climatique, à l’image des déclarations irresponsables de l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, mais cette forme de négationnisme est plutôt rare, d’autant plus que des catastrophes récentes, comme les inondations de ces dernières années, prouvent pour le moins l’existence de dérèglements climatiques sévères.
Cependant, plus étonnant encore que le dossier du Lancet, un film américain de science-fiction sorti en 1973, Soylent Green (Soleil vert), qui se passe en … 2022, prouve bien que même en dehors des milieux scientifiques le problème du réchauffement climatique apparaissait déjà comme très préoccupant il y a un demi-siècle.
Référence
Bouma et al. Health and climate change. 1994; 343 (issue 8892) : 302-304. DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(94)91152-5