Arte-Fac (https://www.artefac.be) est une association dont le but est de promouvoir, créer et stimuler la culture sur le site universitaire de l’UCLouvain en Woluwe.
De janvier à mars 2023, un concours a été organisé sur le campus afin de récolter les créations scientifiques ayant un caractère artistique, produites par des membres de la communauté. Par le biais de microscopes, d’IRM, de coupes histologiques, scientifiques et médecins capturent l’infiniment petit ; ce qui est invisible devient par enchantement visible…
L’exposition Micro-art nous a ainsi emmenés en mai 2023 au cœur de l’invisible. L’exposition a été organisée par Arte-Fac en collaboration avec UCLouvain Culture et des chercheurs et chercheuses du secteur des Sciences de la Santé de l’UClouvain.
Et la découverte de ces photographies a de quoi nous éblouir, nous poussant à réfléchir sur ce qu’est la réalité, ce qu’est la limite de nos vérités. L’art explorant le champ de la perception individuelle revêt alors un je ne sais quoi d’universel. La notion même de la beauté est questionnée ; en tout cas, l’indicible semble à portée.
Ainsi, mon regard fut attiré par la photographie reproduite ci-dessus réalisée par Alexia Cossard, thésarde dans le laboratoire du Professeur Yves Jossin à l’Institut des Neurosciences (IoNS).
Il s’agit d’une coupe prise au microscope à fluorescence à un grossissement de 40x, d’un cerveau d’un embryon de souris de 16 jours et dont les cellules souches expriment une protéine fluorescente verte (au bas de l’image). Ces cellules souches donnent naissance à des précurseurs neuronaux intermédiaires en bleu et aux neurones excitateurs du cortex cérébral, non marqués ici (mais dont certaines expriment aussi la protéine fluorescente (en vert en haut de l’image)). La coloration rouge identifie les cellules en phase S du cycle de division cellulaire.
Cette véritable œuvre d’art intitulée par Alexia « Floraison cérébrale » est un hymne à la vie, véritable festival de couleurs chatoyantes dans lequel chacun peut laisser libre cours à son imaginaire. Un champ de fleurs dont certains pétales s’envolent vers le ciel, emportés sous la caresse du vent ? Evocation du fauvisme qui revendiquait la couleur avant toute chose, comme le poète Verlaine prônait « de la musique avant toute chose ». Les couleurs sont de la patte d’un De Vlaminck ou de Matisse.
Le pointillisme y semble évident : un fragment du tableau, « La Scène à la Grande Jatte », du renommé pointilliste Georges Seurat est repris ci-dessous.
Alors, Alexia est-elle un peu, notre Seurat ? Je vous laisse le soin d’admirer, voire d’imaginer… et de garder silence émerveillé sur la beauté….