Qui, parmi les Anciens, ne se souvient du Professeur Jean-Louis Michaux ?
Qui ne se souvient de l’immense expertise du clinicien au lit du malade ou de l’enseignant en amphithéâtre ? L’hématologie était son champ d’action. Mais par-delà la médecine, – et sa relation qu’il voulait privilégiée avec le malade – J.L. Michaux a cultivé tout au long de sa carrière d’autres richesses qu’appréciaient ses élèves et collaborateurs. Elles furent aussi, après l’éméritat, les fondements de son parcours – brillant – d’écrivain.
Dans ce contexte, « Souvenirs », l’ouvrage qu’il vient de publier, a valeur de carat. Il nous ouvre des portes qui révèlent aux lecteurs des jardins secrets, sa vie – la vie - avec ses joies et ses peines, ses soucis et ses échecs et, en filigrane, le bonheur, ou, quand il y a des revers, la résilience.
La première partie de « Souvenirs » est consacrée à des épisodes de vie gravés dans la mémoire de l’auteur. Il décrit avec empathie sa jeunesse, sa famille, les outrages de la guerre, ses études, celles de médecine, la période congolaise dès 1958 à Lovanium (où il sera nommé Chef de Service de Médecine Interne) et puis, en 1968, son retour aux Cliniques universitaires de Louvain (Leuven), au sein du futur service d’Hématologie, dont il deviendra le responsable en 1992.
Recherche médicale, en particulier en cytogénétique, développement des connaissances dans les maladies du sang – le myélome en était un modèle – enseignement aux étudiants, stagiaires et assistants et soins aux patients sont alors son vécu quotidien. C’est aussi le temps des rencontres, tellement fécondes, comme celle du Professeur J. Bernard à Paris qui influencera par son charisme sa démarche de praticien.
Quand sonne l’heure de l’éméritat, s’entrouvrent pour l’universitaire de nouveaux horizons – et l’écriture, dont la rédaction de biographies (à succès) de quelques compositeurs célèbres, qui vaudront à l’auteur ors et honneurs. Méritoirement. Il y aura en cette période « post éméritat » d’autres jalons comme l’élection à l’Académie de Médecine à Paris, le Conseil d’Appel de l’Ordre des Médecins ou, plus proche de nous, l’AMI-UCL. Cela étant, le Professeur J.L. Michaux ne gommera pas de ces pages les douloureux problèmes de santé auxquels il a été confronté.
La seconde partie du livre comporte des écrits plus personnels, témoignages ou discours où l’auteur fait ressortir le parcours de vie et la quintessence de l’action d’un certain nombre de personnalités qu’il a rencontrées, en particulier dans le monde médical et universitaire. Il y a là beaucoup de visages que les Anciens de l’UCLouvain ont bien connus. Par ailleurs, certains thèmes ébauchés dans les premières pages feront l’objet d’une approche plus détaillée dans cette seconde partie de l’ouvrage.
J’ai personnellement lu « Souvenirs » avec beaucoup de plaisir. Et « Souvenirs » éveillera pour beaucoup d’Anciens, dans une certaine mesure, « leurs souvenirs » … à eux, sur les bancs de l’Université. C’est ce qui rend aussi cet opus lumineux.