Il n’y avait pas une place de libre dans le grand amphithéâtre de l’Aula Magna à Louvain-la-Neuve en cette après-midi du samedi 28 septembre 2024.
L’Université catholique de Louvain accueillait sa Sainteté le Pape François à l’occasion du 600e anniversaire de l’Institution.
L’instant était exceptionnel ; l’ambiance était enthousiaste et joyeuse dans le théâtre et en dehors de l’Aula Magna, dans les allées de Louvain-la-Neuve. La cérémonie était présidée par la Rectrice de notre Université, la Professeure Françoise Smets. Elle était retransmise en mondiovision (et, de fait, un collègue congolais rencontré quelques jours plus tard à un Congrès en Côte d'Ivoire, m'a confirmé avoir assisté à l'événement UCLouvain à Brazzaville...!).
Après un concert animé d’abord par l’orchestre symphonique des étudiants de Louvain, puis par le Band « Pop Rock Orchestra », c’est en italien que notre Rectrice souhaitait la bienvenue au Pape François. La Professeure Smets redessinait ensuite les contours de l’événement en magnifiant l’histoire séculaire de notre Université qu’illustrait aussi un documentaire très riche décrivant les principaux jalons de sa fondation et de sa construction. De 1425 à 2025… ! 600 années d’existence ; 600 années de présence ; 600 années d’excellence et d’influence.
Le second temps fort de la cérémonie fut une lecture par Madame Geneviève Damas, dramaturge et romancière, et par six jeunes universitaires d’une lettre que cinquante membres de la Communauté de l’UCLouvain (étudiant·e·s, chercheur·euses, académiques) avaient rédigé collectivement à l’intention du Pape. Le texte, fruit d’un long travail de réflexion, ciblait principalement les enjeux de la transition écologique et sociale. L’objectif de la missive était donc d’initier avec le Pape François un dialogue, en particulier sur les thèmes de l’éco-anxiété, de la question climatique, des inégalités, de la place de la femme dans la société ainsi que sur la sobriété et la solidarité. Cette lettre se situait dans le contexte et s’appuyait sur l’encyclique de François « Laudato Si », dans laquelle il proposait « d’entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune ».
Après cette lecture – et les interrogations qu’elle suscitait –, le souverain pontife s’est adressé pendant 20 minutes à l’assemblée et a répondu aux préoccupations exprimées par la Communauté universitaire. « Je sens dans ces mots de la passion et de l’espérance, du désir de justice, de la recherche de la vérité ».
Beaucoup de convergences de fond dans son discours sur l’urgence des transitions environnementales et sociétales, que soulignait aussi l’UCLouvain, sur la question climatique et la solidarité. Convergence aussi quant à l’ambition de l’Alma Mater… « Un diplôme universitaire doit attester d’une capacité d’œuvrer pour le bien commun ».
Divergence de conceptions néanmoins sur la place de la femme dans la société, sachant une vision classique dans l’anthropologie chrétienne pour le Pape François et une perspective davantage sociétale pour notre Rectrice qui mettait davantage en avant « la volonté de l’UCLouvain, en tant qu’Université ouverte, pour que chacune et chacun puisse s’épanouir en son sein et dans la société, quels que soient ses origines, son sexe ou orientation sexuelle » (Communiqué de presse-UCLouvain 600e).
Au terme de cette séance prestigieuse, très belle et soignée, les membres de notre Communauté universitaire qui ont eu le privilège d’être présent dans l’Aula Magna ont eu le sentiment d’avoir été les témoins d’un événement – une visite – historique. La cérémonie s’est terminée par une bénédiction papale et par une « standing ovation » avant que le Pape François ne salue une foule très dense (près de 5000 personnes) depuis l’esplanade de l’Aula Magna où une « calotte d’honneur » lui a été remise…