Introduction
De nombreux travaux ont montré que les études de médecine sont réalisées dans des conditions peu optimales, qui pourraient même être néfastes à la santé des étudiants. Le but de cette étude est donc d’évaluer le style de vie global des étudiants en médecine à l’Université catholique de Louvain (UCL), et de voir si le style de vie des cohortes en début et en fin d’études est différent.
Méthodes
Une étude transversale a été effectuée via le questionnaire d’évaluation du style de vie « FANTASTIC ». Ce questionnaire a été proposé aux étudiants de médecine à l’UCL entre la 2e et la 6e année sous la forme d’un questionnaire en ligne auto-administré, disponible pendant 15 jours en octobre 2015. Les réponses ont été collectées automatiquement puis étudiées via les programmes Excel et SPSS.
Résultats
Le score FANTASTIC moyen global obtenu est de 68,78 (sur 100 points), ce qui est considéré comme étant un « bon » style de vie (taux de participation de 57,9% (N=1231)). Il n’y a pas de différence significative entre les hommes et les femmes en fonction du score total, mais une grande divergence a été révélée dans les sous-domaines du style de vie. Il y a une différence significative de style de vie entre les années de médecine, allant de 67,06±8,83 pour la 2e année à 69,74±8,63 pour la 6e année (p=0,004, Effect size = 0,013). Parmi les données démographiques, l’indice de masse corporel (IMC), le pays d’origine, et la présence d’une pathologie chronique nécessitant une prise quotidienne de médicaments paraissent tous significativement liés au score. L’estimation personnelle de son propre style de vie semble être un bon reflet du style de vie objectivé par le FANTASTIC.
Conclusion
D’après cette étude, il apparait que théoriquement le style de vie des étudiants en médecine est significativement meilleur dans les dernières années d’études que dans les premières, tout en ayant un retentissement faible en réalité. Beaucoup de différences entre les domaines ont aussi été démontrées, confirmant entres autres le lien mis en évidence dans la littérature entre le niveau de stress ressenti par les étudiants de médecine et leur style de vie. La question reste donc de comprendre la raison de la diminution du stress ressenti chez les étudiants à l’UCL, contrairement à l’augmentation généralement constatée. Une ébauche d’explication de ce paradoxe pourrait être la transition entre un programme des études médicales en 7 ans, à un programme en 6 ans dans les cohortes considérées. D’autres explications pourraient être avancées, et de nouvelles recherches devraient être effectuées pour expliquer ce résultat inattendu.
Affiliations
Maëlle Serrano1
Promoteurs: Guy Beuken MD2, Louis Van Maele MD2
1 Université catholique de Louvain , B-1200 Bruxelles
2 Université catholique de Louvain, Centre académique de médecine générale, B-1200 Bruxelles