CONTEXTE
La cryoablation et l’ablation par radiofréquence sont progressivement devenues des standards de soins pour le traitement des arythmies cardiaques chez les enfants. Alors que de nombreuses études ont démontré leur efficacité à éliminer le substrat arythmique, seules peu d’entre elles ont étudié l’impact sur la qualité de vie, ce qui est l’objectif de cette étude.
MÉTHODES
Les patients pédiatriques entre 6 et 18 ans ablatés de leur foyer d’arythmie cardiaque entre 2011 et 2018 étaient éligibles pour cette étude. Au total, 44 familles ont participé à cette étude prospective, monocentrique et non-interventionelle, et ont renvoyé les questionnaires de qualité de vie inspirés des questionnaires KIDSCREEN et PedsQL. Le test de chi-carré a été utilisé pour évaluer la différence de qualité de vie avant et après ablation, et les données issues des dossiers médicaux des patients ont également été analysées.
RESULTS
Une différence statistiquement significative (p < 0.0001) dans chaque domaine de qualité de vie, excepté celui de la relation avec les autres, a été objectivée chez les patients de notre cohorte. De plus, l’analyse des dossiers médicaux a permis de mettre en évidence le fait que cette amélioration est associée à une diminution des symptômes, à la moindre nécessité de poursuivre un suivi cardiologique, à une diminution de la prise de traitements anti-arythmiques et à une moindre limitation aux activités physiques. Les analyses en fonction de l’âge et du sexe ont toutes deux objectivé une amélioration de la qualité de vie de l’enfant après l’ablation (p < 0.001). La perception du changement de qualité de vie après une ablation semble différer en selon le type d’arythmie cardiaque de l’enfant, mais les sous-groupes étudiés présentaient des différences en terme de comorbidités et de nombre de patients qui rendent imprécise l’interprétation des résultats.
CONCLUSION
L’expérience croissante dans le domaine des ablations pédiatriques et la perfection continuelle du matériel et des techniques ont permis d’améliorer le taux de réussite, tout en diminuant celui des complications. Cela nous mène aujourd’hui à envisager une ablation en première ligne de traitement chez des enfants souffrant d’arythmie cardiaque, même lorsque l’amélioration de la qualité de vie est pour le patient le seul motif.
AFFILIATIONS
1 Cardiologie pédiatrique, Cliniques Universitaires Saint-Luc
2 Pediatric and Congenital Electrophysiologist