Ambroise Paré, Chirurgien de 4 rois de France, avait pour humble devise « Labor improbus omnia vincit » ; c’est-à-dire : « Le travail opiniâtre vient à bout de tout ».
Il est venu le temps, où votre travail opiniâtre a porté ses fruits. Vous êtes à présent médecin. Certain·e·s d’entre vous vont à présent fouler le chemin difficile mais ô combien excitant d’une spécialité en médecine générale ou hospitalière, ici ou à l’étranger. D’autre emprunteront un chemin identique l’an prochain. D’autre encore opteront pour une voie différente. Quelle que sera celle que vous emprunterez demain, je vous la souhaite bienveillante, riche de belles rencontres, stimulante à souhait et surtout passionnante.
Votre présence ici aujourd’hui est le résultat de votre travail. Elle est aussi le fruit de l’intervention d’autres personnes, qui méritent votre reconnaissance. Je pense d’abord à vos parents, à vos familles, à vos proches qui ont rendu vos études possibles.
Pour eux également, le chemin a été long et certainement semé d’embuches. Vous devez leur en être reconnaissant·e·.
Certain·e·s d’entre vous ont entamé leur parcours dans une autre institution, je pense en particulier aux Facultés de médecine de Namur et de Mons. Je veux associer à mon discours les collègues et les membres de ces institutions pour la part importante qu’ils et elles ont prise à votre formation.
Votre réussite, vous la devez avant tout à vous-même, à ces efforts constants de tous les jours. Vos professeur·e·s, le personnel scientifique, le personnel administratif et les assistant·e·s ont été là pour vous écouter, vous diriger, vous orienter et stimuler vos apprentissages. Qu’ils et elles en soient chaleureusement remercié·e·s.
Merci aussi aux enseignant·e·s clinicien·ne·s des deux hôpitaux universitaires de l’UCLouvain et aux maitres de stage hospitalier et en médecine générale du Réseau Santé Louvain pour leur encadrement clinique. Ce sont elles et eux aussi qui vous ont donné le goût de votre belle vocation.
Je souhaiterais aussi remercier tout particulièrement les étudiant·e·s engagé·e·s dans divers rôles, je pense à vos délégué·e·s étudiant·e·s qui ont assuré un lien constructif et positif entre vous et les différents acteur·rice·s de la Faculté, je pense aux étudiant·e·s faisant vivre les différents kots à projet et celles et ceux responsables du cercle de la Memé, vous permettant ses bouffées d’oxygène bien utile durant votre parcours.
Dans votre formation, au fur et à mesure de sa progression, la part de l’enseignement théorique est devenue progressivement plus ténue, pour laisser place à un apprentissage au contact du patient. Ce patient, ce malade a besoin d’un médecin disponible et humain. J’espère que l’enseignement que vous avez reçu dans nos murs vous permettra d’être tout particulièrement conscient·e de cet aspect important de votre futur métier. N’oubliez jamais que ce patient, ce malade doit être au centre de vos préoccupations.
La médecine c’est, comme vous le savez, une science et un art, celui de prendre soin du malade. C’est ce que nous nous efforçons de vous enseigner. On ne vous enseigne malheureusement pas assez, voire pas du tout, l’art de prendre soin de vous. C’est pourtant essentiel. Vous êtes un homme ou une femme avec ses forces et ses faiblesses, son vécu et ses émotions. On attendra de vous d’être irréprochables, même quand parfois, votre corps ou votre tête, peut-être les deux, s’y opposeront. Aussi, si un jour vous vous trouvez en difficulté personnelle, n’hésitez pas à vous faire aider.
Permettez-moi à présent une petite escapade : le monde est en pleine évolution, les jeunes sont de mieux en mieux, et ce à juste titre, sensibilisés aux modifications climatiques et environnementales. Vous, jeune médecin, allez être de plus en plus confronté·e· aux contraintes socio-économiques grandissantes et pesant de plus en plus sur les soins de santé.
C’est notre société toute entière qui est en pleine mutation. La médecine n’y échappe pas et entre dans une nouvelle ère à laquelle la faculté ne vous a probablement pas assez sensibilisé·e·.
Cher·e·s nouvelles et nouveaux diplômé·e·s, il vous faudra non seulement vous adapter à ces profonds changements, mais aussi prendre part en vous engageant comme acteur·rice de cette mutation pour garder le patient au cœur de vos préoccupations.
Nous sommes en médecine à l’aube d’une nouvelle ère
La Médecine prédictive et personnalisée grâce au Big data avance à grands pas.
Bien utilisée et maitrisée, l’intelligence artificielle pourrait devenir un formidable outil qui pourra renforcer la décision médicale.
Les objets connectés deviennent un maillon dans la chaine de l’e-santé et de la télémédecine.
La télémédecine (téléconsultation, télé-suivi) est en plein développement partout dans le monde.
La téléconsultation bien maîtrisée pourra certainement apporter une plus-value dans le suivi de certains aspects de vos patients. Il s’agit d’une technologie qui ne remplacera jamais – du moins je l’espère - le contact physique indispensable pour créer une véritable relation de confiance entre le médecin et son patient.
Lorsqu’il s’agit d’un premier contact, il me semble évident que ce n’est pas l’idéal de le faire avec des moyens télévisuels. Par contre, pour un patient connu et que vous suivez déjà, pourquoi pas ?
Au niveau du télésuivi, l’usage des objets connectés connait un développement important et pourra probablement aider dans la gestion des maladies chroniques et l’éducation thérapeutique des patients.
Vous allez vivre une époque qui soulèvera de nouvelles questions éthiques, mais je pense que cette époque sera passionnante si elle est bien appréhendée et bien gérée… Vous pouvez influencer l’avenir par vos compétences de médecin universitaire et votre capacité réflexive.
Il vous faudra être attentive et attentif à la déshumanisation de la médecine dont l’objectif est de prendre soin de l’autre qui a besoin - et ce encore plus en cas de maladie - d’une véritable approche empathique et pas seulement technique.
Aristote a écrit que « l’homme est un être sociable. La nature l’a fait pour vivre avec ses semblables. L’homme n’existe que par les autres, par leur contact et leur regard ». Soyez vigilant·e· à cela.
Je terminerai ici cette petite escapade vers le futur proche pour revenir vers vous cher·e·s étudiant·e·s.
Nous voir réunis ensemble aujourd’hui est la preuve évidente que vous êtes venu·e·s à bout de ce parcours semé d’embuches, malgré les flous politico-artistiques, malgré la concurrence, malgré les incertitudes. Vous êtes là. Et vous pouvez en être particulièrement fièr·e·s, de vous-même, fièr·e·s de vos collègues aussi. Parce que, contre vents et tempêtes, vous avez gardé un esprit de collaboration et d’amitié entre vous. Et cela n’a pas de prix.
Je fais aujourd’hui le pari que, dans cette salle, se trouvent vos ami·e·s pour la vie, ceux et celles qui seront là à chaque jalon que vous poserez, à chaque grand moment que vous vivrez, comme autant de témoins de vos succès, et de tout le reste.
Si aujourd’hui c’est vous que l’on fête, c’est aussi grâce au formidable travail de Mme Madame Virginie Abrial, qui, sous la coordination de la professeure Françoise Smets et avec la collaboration de l’ensemble du comité organisateur et des collègues de l’administration facultaire et du secteur des sciences de la santé, a préparé chacune des nombreuses étapes qui ont permis de faire de cette journée un souvenir mémorable pour vous tous.
Je vous demande de les applaudir.
Pour terminer, je me tourne vers vous, cher·e·s nouvelles consoeurs et nouveaux confrères, pour vous souhaiter les vœux d’un bonheur très réel.
J’espère que la fin de cette étape de formation est le début de belles aventures professionnelles, familiales et privées pour chacun·e d’entre vous.
Je vais maintenant passer la parole à notre Recteur, le Professeur Vincent Blondel, qui, je tiens à le souligner, a toujours soutenu la faculté dans ses démarches politiques afin que vous puissiez toutes et tous obtenir aujourd’hui une attestation pour débuter un master de spécialisation.
Merci Monsieur le Recteur.