L’année 2023 a marqué une révolution significative dans le domaine de l’oncologie avec l’émergence de nouvelles molécules anticancéreuses et de stratégies innovantes.
Les anticorps conjugués ont considérablement amélioré la survie dans de multiples cancers. On peut ainsi principalement pointer la place prépondérante que ces traitements vont prendre aux stades avancés des cancers urothéliaux, mais aussi de plusieurs types de cancer du sein (triple négatif, HER2 positif, mais aussi une nouvelle entité dite « HER2 faible ».
D’autres types de traitement soulèvent également l’enthousiasme, Par ailleurs, dans le cancer rénal, le ciblage du facteur de transcription HIF par une thérapie ciblée, inhibant non seulement l’angiogenèse mais également diverses voies de survie, semble prometteur, que ce soit en monothérapie ou en combinaisons.
Le mélanome uvéal est la tumeur intraoculaire maligne primitive la plus fréquente. Malgré l’efficacité du traitement local, la moitié des patients présentera une récidive extra-oculaire, au niveau hépatique dans 90% des cas. La survie médiane des patients atteint d’une maladie métastatique oscille entre 6 et 12 mois. Les traitements ciblés tels que la thermo-ablation ou la chirurgie peuvent améliorer le pronostic des patients présentant des récidives localisées à un seul endroit. La chimiothérapie est peu efficace. Les traitements par inhibiteurs des points de contrôle du système immunitaire, les anticorps anti-PD-1 augmente discrètement la survie des patients métastatiques. Le tebentafusp, une nouvelle forme d’immunothérapie, est la première molécule démontrant une réelle amélioration de la survie globale des patients métastatiques. Il s’agit d’un récepteur de lymphocytes T couplé à un anticorps anti-CD3, transformant tous les lymphocytes en lymphocytes anti-mélanocytes. Malheureusement, seuls les patients portant un allèle HLA-A*02:01, 50% des caucasiens, peuvent bénéficier de ce traitement.