Ces deux dernières décennies ont vu croître de manière exponentielle le nombre de jeunes auxquels a été posé un diagnostic de « dysphorie de genre ». Des cliniques spécialisées, à Gand, Liège, puis Anvers, les prennent en charge, appliquant une approche qualifiée d’« affirmative » du genre désiré, le Dutch Protocol, basée sur l’administration d’agonistes de la GnRH (« bloqueurs de puberté ») suivie d’hormones « croisées ».
Beaucoup de cliniciens ignorent le manque de fondements reposant sur des preuves (evidence-based) de ce protocole, les nombreux biais entretenus par la WPATH (World Professionnal Association for Transgender Health) qui le promeut, et le scandale qui a éclaté dans divers pays à la suite de son utilisation abusive. Ceux-ci ont été mis en lumière par le NHS (National Health Service) au Royaume-Uni grâce à la Cass Review, et par le Rapport sur la transidentification des mineurs par le groupe des Républicains du Sénat, en France. Tous s’alignent, dont récemment la Société Européenne de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (ESCAP), sur l’arrêt de l’utilisation du Dutch Protocol chez les mineurs dysphoriques de genre.
L’objectif du présent article est de retracer les grandes lignes de l’origine des bases de ce protocole, d’étayer à ce propos des dérives et biais ayant opéré mondialement, pour enfin faire état des recommandations actuelles.