Le service de Biologie hématologique est désormais réparti entre deux départements. Le Département de Biologie Clinique regroupe les laboratoires d’hématologie et morphologie, d’hémostase, de cytométrie en flux, d’immunologie leucoplaquettaire et de biologie moléculaire onco-hématologique. Par ailleurs, le laboratoire d’immunologie érythrocytaire et la banque de sang ont rejoint les Banques de Matériel Corporel Humain. Les biologistes impliqués collaborent pour développer de nouveaux concepts et analyses, visant à optimiser la prise en charge et la sécurité des patients.
Le Laboratoire de cytométrie en flux a franchi une grande étape technologique avec l’acquisition de nouveaux automates permettant de marquer les cellules d’intérêt au moyen de 12 anticorps combinés à des fluorochromes différents. On n’est pas loin de pouvoir « retrouver une aiguille dans une botte de foin ». Ce projet est en cours de validation et entrera progressivement en routine dans le courant de l’année 2025. Il reflète un engagement continu en faveur de l’innovation technique pour répondre aux besoins croissants en onco-hématologie et en médecine de précision.
Au cours des dernières décennies, l’immunothérapie a révolutionné le traitement des cancers. Au sein de ces nouvelles armes, les CAR-T cells ont démontré leur efficacité dans la prise en charge des hémopathies malignes. Cependant, l’utilisation clinique des CAR-T cells révèle une variabilité interindividuelle marquée, tant en termes de réponse anti-tumorale que de durée de rémission. Dans ce contexte, l’immunomonitoring s’impose comme un outil prédictif clé pour identifier les patients à risque et adapter les stratégies thérapeutiques. Le Laboratoire de biologie moléculaire onco-hématologique a mis en place un suivi régulier chez les patients traités afin de pouvoir corréler des biomarqueurs immunologiques et pharmacocinétiques avec les événements cliniques. Les résultats préliminaires sont très encourageants.
Les hôpitaux doivent respecter des normes strictes en matière de conservation des composants sanguins. Ces normes visent à limiter les risques d’infections bactériennes transmises par le sang, à maintenir la viabilité cellulaire et l’efficacité protéique, et à réduire les pertes de sang. Ce dernier point est essentiel non seulement pour une bonne gestion financière de la banque de sang, mais surtout par respect éthique pour les donneurs de sang. C’est dans cette optique que la Banque de Sang a mis en place un système de contrôle de la température lors des transports des concentrés de globules rouges, permettant une meilleure surveillance et la remise en stock des concentrés non utilisés pour éviter le gaspillage. Différents maillons faibles ont été identifiés et progressivement corrigés. Les conditions optimisées de conservation des concentrés de globules rouges assurent désormais la sécurité et l’efficacité des patients, tout en réduisant les pertes de poches de sang.
Actuellement, le risque le plus important en transfusion se situe au chevet du patient, lorsqu’il existe des manquements en matière d’identitovigilance. Puisque le risque de se tromper de patient lors d’un prélèvement de sang est d’environ un sur deux mille, les sociétés internationales de transfusion exigent que le groupe sanguin soit réalisé sur deux échantillons indépendants. Ceci n’est pas toujours facile à mettre en pratique et de nombreux contournements de procédure sont observés. Pour éviter la tentation de prélever les deux échantillons en même temps, le Laboratoire d’immunologie érythrocytaire, en collaboration avec le service informatique, a mis en place l’ajout automatique d’une demande de groupe sanguin sur une prescription d’hémogramme pour un patient hospitalisé dont le groupe sanguin n’est pas encore connu. En cas de demande de transfusion pour ce patient, une simple confirmation de ce groupe sanguin sur un nouvel échantillon sera suffisante. Cette mesure améliore considérablement la sécurité des patients.