Recherche d’informations médicales validées : la bibliothèque...
Thérèse Leroy (1), Michel De Jonghe (1)Novembre 2019
Les médecins sont confrontés dans leur pratique clinique à une variété de patients et de situations cliniques. Ceci génère un certain nombre de questions cliniques auxquelles il est parfois difficile de trouver rapidement une réponse fiable. Une recherche dans le moteur de recherche bien connu « Dr Google » est dès lors très tentant et peut parfois apporter des réponses intéressantes mais sont-elles validées, fiables et de qualité ? Il n’est en effet pas toujours facile de faire le tri entre les informations, et ensuite d’évaluer la qualité de celles-ci. Le Centre belge d’Evidence-Based Medicine (CEBAM) met à la disposition de tous les soignants belges sa bibliothèque numérique qui réunit, sur un seul site web, une liste structurée de liens vers une sélection de sources d’informations médicales validées existantes. Son slogan est « l’information médicale pour la pratique clinique, d’un seul clic ». Celle-ci donne accès entre-autres à des outils point of care tels que Dynamedplus, aux guides belges de pratique clinique et à une multitude d’autres ressources que vous pourrez découvrir dans cet article.
En 2019, la Belgique met enfin en place un programme de dépistage néonatal de la mucoviscidose, proche de celui implémenté par la France dès 2002. L’algorithme retenu part du taux sanguin de trypsine entre 3 et 5 jours de vie. S’il est élevé, 12 variants du gène CFTR sont recherchés. R117H n’en fait pas partie parce que la pénétrance de ce variant fréquent est faible dans les 2 pays. L’article décrit de manière critique les étapes du programme, ses objectifs et ses limitations et souligne en particulier les rôles du médecin de proximité.
Corentine Vanlier (1), Marie Baeck (1), Anne-Simone Parent (2), Christine Lafforgue (3), Caroline Peeters (1), Anne Herman (1)Octobre 2019
Nous rapportons le contenu de la réunion PEAU’se dermatologique du 22 octobre 2018, organisée par le service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc et consacrée aux perturbateurs endocriniens. Le docteur AS. Parent nous illustre tout d’abord les multiples interactions mises en évidence entre les perturbateurs endocriniens et le développement de l’enfant. Le Docteur Ch. Lafforgue nous parle, quant à elle, de la sécurité des produits cosmétiques vis à vis des perturbateurs endocriniens qu’ils contiennent et de leur absorption.
Souvent, des soignants se trouvent désarmés ou en difficulté à l’approche de la mort. Face au patient en fin de vie naissent beaucoup d’émotions et d’interrogations.
La nécessité d’un projet faisant appel aux connaissances des soignants sur la mort hors des soins palliatifs, émerge. Il se construit au fil de trois années de rencontres, de concertation avec 8 équipes de soignants, de questionnements, de présentations de séminaires, de transcriptions, de relectures et de corrections. Il aboutit à la proposition de 35 recommandations issues de la « sagesse pratique » des soignants. Il témoigne d’une démarche en soin sur le terrain, celle qui désigne un mouvement, celle qui porte vers l’autre pour aller à sa rencontre sur le chemin qui est le sien (6).
Cette démarche a permis de rassembler 8 disciplines autour d’un même questionnement pour élargir et parfaire leurs compétences propres et les partager avec les différents acteurs œuvrant à la qualité des soins au sein d’une institution.
Actuellement, la troisième phase est en cours afin de rendre ces recommandations concrètes sur le terrain.
La prise en charge des cancers de l’ovaire combine une chirurgie optimale et une chimiothérapie à base de platine. La qualité de la chirurgie est la pierre angulaire du traitement seulement si elle est complète (résidus visibles nuls en fin de chirurgie). Vu son importance, l’ESGO (European Society of Gynaecological Oncology) a publié en 2015 des critères de qualité minimaux pour les centres souhaitant obtenir une accréditation. En 2016, un réseau de centralisation de la chirurgie des cancers de l’ovaire a vu le jour dont l’objectif était, comme c’est déjà le cas pour d’autres pathologies rares (cancer pancréas - œsophage) d’accroître l’expertise des chirurgiens par une augmentation des cas pris en charge dans le centre de référence, tout en permettant aux chirurgiens des centres référents de continuer à pratiquer la chirurgie oncologique pelvienne et d’être référent dans son propre centre : UNGO (UCL Network of Gynaecological Oncology), centralisant la chirurgie de debulking aux Cliniques universitaires Saint-Luc (CUSL) mais laissant le bilan initial, l’administration de la chimiothérapie et/ou autre thérapeutique médicale ainsi que le suivi dans le centre référent, avec 5 hôpitaux participants : les CUSL à Bruxelles, le CHWaPI à Tournai, Saint-Michel, Sainte-Elisabeth et Saint-Jean à Bruxelles. Après un an de collaboration, 40 patientes ont été prises en charge chirurgicalement pour un cancer de l’ovaire au sein de l’UNGO en 2017. 91% des patientes ont pu bénéficier d’une chirurgie complète (R0). Les résultats de cette première année de collaboration sont satisfaisants et nous avons pu démontrer qu’une centralisation de la chirurgie pour les cancers de l’ovaire était possible en Belgique. En 2019 l'ESGO a décerné pour 5 ans une accréditation au réseau UNGO et aux CUSL pour la chirurgie des cancers avancés de l'ovaire. Deux centres supplémentaires ont depuis rejoint l'UNGO : CSPO et Roccourt.
Nous rapportons le contenu de la réunion PEAU’se dermatologique des Cliniques universitaires Saint-Luc du 14 mai 2018, organisée sur le thème de la dermatologie et de la médecine interne.
Pour l’occasion, le Professeur Didier Bessis, chef du service de Dermatologie du CHU Montpellier et spécialiste dans le domaine des maladies rares dermatologiques, nous a présenté quelques cas cliniques ainsi que quatre exemples de nouvelles entités cliniques en dermatologie
Fibroses pulmonaires familiales et téloméropathies
Thomas Planté-Bordeneuve (1,2), Xavier Poiré (3), Anne De Leener (4), Antoine Froidure (1,2)Septembre 2019
Les mutations germinales des gènes impliqués dans la biologie des télomères constituent la première cause identifiée de fibrose pulmonaire familiale. La perte de la fonction protectrice de ces structures entraine un arrêt de la réplication cellulaire et un épuisement de certaines sous-populations de cellules, menant au développement possible de fibroses pulmonaires ainsi que des pathologies hématologiques, hépatiques et cutanées. Au niveau pulmonaire, les téloméropathies se manifestent sous forme d’une fibrose précoce et rapidement progressive, menant à l’insuffisance respiratoire terminale.
Lors du bilan initial, la présence d’une composante multi-systémique, d’un caractère familial ou d’un âge précoce au diagnostic sont les éléments caractéristiques d’une téloméropathie. La mesure de la longueur des télomères et la recherche de mutations germinales permettent de compléter la mise au point. La prise en charge de ces patients est rendue complexe par la nature rapidement progressive de l’atteinte pulmonaire, le risque majoré d’effets secondaires médicamenteux et l’efficacité limitée des traitements antifibrosants.
Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont mis au point un trajet de soin spécifique à cette pathologie, avec une collaboration entre les services de pneumologie, d’hématologie et de génétique afin d’offrir une prise en charge optimale.
L’hôpital de jour gériatrique est une structure ambulatoire qui propose une prise en charge diagnostique et thérapeutique aux personnes âgées en tant qu’alternative aux hospitalisations classiques. Cet article a pour but de mieux faire connaître la structure aux cliniciens de terrain. Il en décrit l’historique dans le monde et en Belgique, y commente les résultats d’une méta-analyse et d’enquêtes nationales réalisées depuis 2007, date de parution du Programme de Soins pour le Patient Gériatrique. Comparés aux données publiées, les hôpitaux de jours gériatriques belges proposent une approche plutôt à orientation diagnostique alors que certains développent la revalidation. Ils offrent, à l’aide d’une équipe multidisciplinaire, une évaluation gériatrique globale des syndromes gériatriques (déclin fonctionnel, fragilité, chutes, troubles de la mémoire, malnutrition,…) en étroite collaboration avec la première ligne et le réseau de soins. L’évaluation gériatrique standardisée a prouvé des bénéfices significatifs lors d’une hospitalisation conventionnelle qui malheureusement comporte toutefois des risques (déclin fonctionnel, chutes, confusion aiguë, iatrogénie et infections nosocomiales). L’hôpital de jour gériatrique propose donc un accès à un plateau spécifique (examens techniques et avis spécialisés) associé à une évaluation gériatrique standardisée en vue d’élaborer un plan de soin en soutien au travail de première ligne tout en évitant une hospitalisation classique.
Le semaglutide est un analogue du GLP-1 récemment commercialisé en Belgique pour le traitement glycémique des patients diabétiques de type 2 par administration hebdomadaire sous-cutanée. Parmi les agonistes du récepteur au GLP-1, le semaglutide, à la dose d’entretien de 0,5 ou 1,0 mg/semaine, est actuellement le composé le plus efficace pour réduire l’hyperglycémie chronique et le poids corporel en monothérapie ou en ajout à d’autres médications hypoglycémiantes, y compris l’insuline basale. L’étude SUSTAIN 6 suggère en outre un bénéfice clinique au niveau cardiovasculaire. La tolérance et l’innocuité du semaglutide sont comparables à celles d’autres agonistes du récepteur au GLP-1 disponibles en Belgique.
Le médecin généraliste est confronté tous les jours à des patients présentant des symptômes dépressifs. Il convient tout d’abord pour lui d’établir un diagnostic différentiel correct et d’établir un plan de traitement de première ligne. Souvent, ce premier traitement devra être revu, modifié, complexifié afin de permettre au patient d’obtenir une amélioration symptomatique substantielle et d’arriver à la rémission symptomatique, qui devrait constituer le but de toute prise en charge.