L’année 2019 nous amène à évoquer trois thématiques : l’apport de l’imagerie 3D dans la planification des arthroplasties de l’épaule, la reconstruction articulaire du coude par greffe ostéoarticulaire taillée en miroir et enfin la chirurgie de la scoliose par modulation de croissance, sans fusion vertébrale.
La pathologie de l’épaule est une des plus fréquentes du système locomoteur, touchant environ la moitié de la population. L’arthrose gléno-humérale, quelle que soit son étiologie, peut justifier le recours à un remplacement prothétique. Le devenir de ces implants n’atteint cependant pas le taux de survie des implants prothétiques de la hanche et du genou. La sévérité des pertes osseuses, particulièrement au niveau de la glène de l’omoplate, et la difficulté d’orienter avec précision les implants rend compte pour une bonne part d’échecs fréquents et trop précoces. La planification de la chirurgie à l’aide d’un logiciel de planification à partir de reconstructions 3D scanner permet d’anticiper ces problèmes et d’établir une stratégie chirurgicale adaptée.
Le devenir des arthroplasties du coude dans le temps reste limité, particulièrement chez le sujet jeune et actif. L’utilisation d’une reconstruction ostéochondrale permet de postposer le recours à l’arthroplastie de plusieurs années. Cette chirurgie difficile par la nécessité d’une congruence articulaire parfaite est actuellement rendue possible par l’usage d’une planification en miroir à partir de l’articulation saine et la sélection de l’allogreffe la plus appropriée sur base de l’imagerie scanner. La chirurgie est rendue possible par la mise à disposition du chirurgien de guides de coupe pour l’articulation lésée et l’allogreffe, assurant la correction avec exactitude, conformément à la planification préopératoire.
La scoliose atteint principalement une population jeune et tend à s’aggraver avec la croissance. Jusqu’à présent, la chirurgie visait à rétablir l’équilibre sagital du rachis en bloquant les segments osseux afin de prévenir toute nouvelle déformation. Cette stratégie concentrait les contraintes sur les segments du rachis laissés libres de l’instrumentation et de la fusion osseuse avec potentiellement des pathologies discoradiculaires secondaires dans ces niveaux. Le concept d’utiliser la croissance résiduelle du rachis pour corriger la déformation a été récemment introduit. Plutôt que de bloquer définitivement la colonne, le matériel est positionné pour freiner la croissance du côté de la courbure et laissé le côté concave poursuivre celle-ci et corriger la déformation. Il s’agit de la modulation de croissance. Dans cette configuration, la colonne n’est plus bloquée et conserve sa souplesse.