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Oto-rhino-laryngologie

Innovations 2023 en Oto-Rhino-Laryngologie
Anaïs Grégoire, Philippe Rombaux, Monique Decat, Caroline Huart, Daniele De Siati, Caroline De Toeuf, Sandra Schmitz, Sara Castelein, Valérie Hox Février 2024

D’une part, l’année 2023 a été marquée par de nouveaux remboursements de dispositifs ORL implantables de la part de l’INAMI, ce qui améliore l’accès à des soins spécifiques pour nos patients. Pour les enfants présentant une surdité unilatérale, un implant cochléaire est maintenant remboursé, grâce aux études ayant montré l’amélioration de plusieurs aspects de l’audition et des apprentissages suite à l’implantation cochléaire. Pour les patients présentant un syndrome d’apnées du sommeil ne répondant pas à la CPAP, le stimulateur du nerf hypoglosse, après avoir été utilisé depuis de nombreuses années dans le cadre d’études cliniques, est maintenant remboursé sous certaines conditions. D’autre part, un processus automatisé est apparu pour la réalisation des tests allergiques cutanés, améliorant la fiabilité et la reproductibilité de nos examens. Ces différents dispositifs améliorent la prise en charge des patients, du diagnostic au traitement.

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Oncologie médicale

Innovations 2023 en Oncologie médicale
Emmanuel Seront1, Cédric Van Marcke1, Paulina Bartoszek4, Stéphanie van Raemdonck2, Louise Favaretto2, Laura Krolikowska3, Frank Cornélis1, Jean-François Baurain1 Février 2024

L’année 2023 a marqué une révolution significative dans le domaine de l’oncologie avec l’émergence de nouvelles molécules anticancéreuses et de stratégies innovantes.

Les anticorps conjugués ont considérablement amélioré la survie dans de multiples cancers. On peut ainsi principalement pointer la place prépondérante que ces traitements vont prendre aux stades avancés des cancers urothéliaux, mais aussi de plusieurs types de cancer du sein (triple négatif, HER2 positif, mais aussi une nouvelle entité dite « HER2 faible ».

D’autres types de traitement soulèvent également l’enthousiasme, Par ailleurs, dans le cancer rénal, le ciblage du facteur de transcription HIF par une thérapie ciblée, inhibant non seulement l’angiogenèse mais également diverses voies de survie, semble prometteur, que ce soit en monothérapie ou en combinaisons.

Le mélanome uvéal est la tumeur intraoculaire maligne primitive la plus fréquente. Malgré l’efficacité du traitement local, la moitié des patients présentera une récidive extra-oculaire, au niveau hépatique dans 90% des cas. La survie médiane des patients atteint d’une maladie métastatique oscille entre 6 et 12 mois. Les traitements ciblés tels que la thermo-ablation ou la chirurgie peuvent améliorer le pronostic des patients présentant des récidives localisées à un seul endroit. La chimiothérapie est peu efficace. Les traitements par inhibiteurs des points de contrôle du système immunitaire, les anticorps anti-PD-1 augmente discrètement la survie des patients métastatiques. Le tebentafusp, une nouvelle forme d’immunothérapie, est la première molécule démontrant une réelle amélioration de la survie globale des patients métastatiques. Il s’agit d’un récepteur de lymphocytes T couplé à un anticorps anti-CD3, transformant tous les lymphocytes en lymphocytes anti-mélanocytes. Malheureusement, seuls les patients portant un allèle HLA-A*02:01, 50% des caucasiens, peuvent bénéficier de ce traitement.

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Néphrologie

Innovations 2023 en néphrologie
Elliott Van Regemorter1, Nada Kanaan1, Michel Jadoul1, Arnaud Devresse1, Laura Labriola1, Thibaut Gervais2, Antoine Buémi3, Tom Darius3, Yannick France3, Michel Mourad3, Véronique Deneys2, Corentin Streel1, Eric Goffin1 Février 2024

L’année 2023 a permis de voir un certain nombre d’avancées significatives dans la compréhension et le traitement des maladies rénales. Parmi celles-ci, les découvertes concernant les variants génétiques dans le gène codant pour l’Apolipoproteine L1 ont été étroitement associées à un risque accru de développer une maladie rénale chronique, en particulier chez les populations d’ascendance africaine ou afro-américaine. Les mécanismes précis par lesquels ces variants APO-L1 contribuent au développement des maladies rénales ne sont pas entièrement élucidés, mais diverses études suggèrent qu’elles pourraient entraîner une altération de la fonction des podocytes au niveau glomérulaire. La découverte des liens entre les anomalies APO-L1 et des pathologies rénales a ouvert de nouvelles perspectives de recherche et de développement de thérapies ciblées. Comprendre comment ces variants génétiques influencent la progression des maladies rénales pourrait également permettre le développement de stratégies de prévention et de traitement plus efficaces, ainsi que l’identification de sous-groupes de patients à risque plus élevé.

Une nouvelle approche thérapeutique de l’anémie liée à la maladie rénale chronique est disponible depuis cette année. Le roxadustat (EvrenzoR) appartient à une classe de médicaments appelée ‘inhibiteur de l’Hypoxia-inducible factor (HIF) prolyl hydroxylase’. Cette classe de médicaments agit sur l’érythropoièse HIF-dépendante. Contrairement aux traitements traditionnels de l’anémie associée à la maladie rénale par les injections sous-cutanées ou intraveineuses d’érythropoiétine (EPO) recombinante, l’Evrenzo est administré par voie orale. Cette voie d’administration plus pratique pourrait donc améliorer la compliance des patients et simplifier le processus de traitement. De plus, le roxadustat a montré un profil de tolérance et de sécurité comparable à l’EPO recombinante chez la plupart des patients.

Une autre avancée en 2023 a été la mise à disposition de l’imlifidase en transplantation rénale. L’imlifidase est une enzyme protéolytique qui agit en clivant sélectivement les anticorps IgG et qui peut être utilisée pour désensibiliser les patients ayant un taux élevé d’anticorps préexistants contre les antigènes du système HLA (Human Leukocyte Antigen), permettant ainsi d’envisager une transplantation même en présence d’une incompatibilité immunologique avec le donneur. Cette approche ouvre la voie à une meilleure accessibilité à la transplantation pour les patients hyper-immunisés.

Ces nouveautés apparues en 2023 vont progressivement être implémentées en clinique en 2024.

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Médecine interne et maladies infectieuses

Innovations 2023 en médecine interne et maladies infectieuses
Laurence Bamps, Leila Belkhir, Julien De Greef, Anne Vincent, Jean Cyr Yombi (1) Février 2024

Le service de médecine interne et maladies infectieuses des Cliniques universitaires Saint-Luc aborde des pathologies intéressant l’entièreté des systèmes, et une de ses priorités est sa mission de sensibilisation et de prévention. Nous aborderons dans cette édition deux thèmes très différents, mais qui sont tous les deux des terrains d’innovations et de découvertes continuelles au cours des dernières années : le diagnostic des erreurs innées de l’immunité chez l’adulte – une entité mal connue du monde médical, qui n’est pas aussi rare qu’on le croit, et la prévention des infections sexuellement transmissibles – un sujet à la fois médical et sociétal.

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Maladies rares

Innovations 2023 à l’Institut des Maladies Rares et à l’IRA II
Olivier Devuyst1, Joëlle Thonnard1,2, Aline van Maanen3, Audrey Timmermans2, Yannick Barussaud4, Cédric Van Marcke5, Demet Yuksel2, Marianne Philippe2 Février 2024

Les maladies rares, le plus souvent d’origine génétique et les cancers, représentent un terrain fertile pour les innovations diagnostiques et thérapeutiques. Les deux résumés qui suivent démontrent comment le développement de modèles génétiques, de l’intelligence artificielle, et du dossier patient informatisé offrent des perspectives nouvelles pour ces maladies et des questions de santé publique.

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Hématologie

Myélofibrose, Myélome Multiple, Anticorps anti-PF4, Hémophilie...
Violaine Havelange1,2, Stefan N. Constantinescu1-5, Cédric Hermans1, Catherine Lambert1, Marie-Christiane Vekemans1 Février 2024

La myélofibrose est une néoplasie myéloproliférative dont la survie reste médiocre. Elle se manifeste surtout par une anémie, une splénomégalie, des symptômes constitutionnels, des douleurs osseuses et de la cachexie. Le seul traitement curatif est l’allogreffe de cellules souches périphériques. Malheureusement, l’allogreffe reste associée à un risque de décès et de morbidité non trivial. Les inhibiteurs de JAK2 permettent de diminuer la taille de la rate et de réduire les symptômes chez ces patients. Les 2 inhibiteurs de JAK2 les plus récents (pacrinitib et momelotinib) peuvent en plus avoir un bénéfice érythropoïétique.

Malgré les avancées thérapeutiques réalisées dans la prise en charge du myélome, cette maladie reste incurable, en grande partie suite à l’émergence de clones tumoraux résistants. L’immunothérapie fait partie des avancées majeures observées ces dernières années. En première ligne, l’ajout d’anticorps monoclonaux modifie le devenir des patients éligibles à la greffe, en leur offrant des possibilités de contrôle à long terme de leur affection. En rechute, les anticorps bispécifiques et les CAR-T génèrent des résultats impressionnants en termes de survie et de contrôle de la maladie résiduelle, un véritable espoir pour ces patients réfractaires aux traitements conventionnels. Ce sont ces 2 pôles qui seront abordés dans cet article.

Face à tout patient présentant une thrombose veineuse et/ou artérielle associée à une thrombopénie, la présence d’anticorps anti-PF4 doit être recherchée et leurs propriétés étudiées (dépendance à l’héparine et capacité à activer les plaquettes sanguines). Largement adopté dans l’hémophilie congénitale, l’emicizumab, un anticorps bispécifique mimant l’action du facteur VIII, devrait s’imposer comme un traitement hémostatique de première ligne pour les patients avec hémophilie acquise. Ces derniers bénéficieront d’une meilleure protection contre les hémorragies et d’un délai d’initiation de l’immunosuppression intense et souvent délétère pour des patients fragiles, Certaines formulations de fer intraveineux sont responsables d’une hypophosphatémie, une complication souvent méconnue et qui peut être évitée. Pour les formes réfractaires de thrombopénie auto- immune, le complément, la tyrosine kinase de bruton, le CD38 et le récepteur néonatal Fc représentent des cibles thérapeutiques prometteuses.

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Chirurgie vasculaire

Malformations vasculaires en 2023 : le sirolimus confirme son...
Emmanuel Seront MD PhD1, An Van Damme MD PhD2, Julien Coulie MD3, Valérie Dekeuleneer MD3, Miikka Vikkula MD PhD4, Laurence M Boon, MD PhD3,4 Février 2024

La voie mTOR joue un rôle important dans le développement des malformations vasculaires. L’étude VASE, publiée récemment, confirme l’efficacité du sirolimus, un inhibiteur mTOR, dans les malformations vasculaires avec un taux d’efficacité de 85% et une bonne tolérance globale.

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Chirurgie orthopédique et traumatologie

Innovations 2023 en chirurgie Orthopédique et Traumatologie
Olivier Barbier*, Emmanuël Thienpont*, Olivier Cornu*, François Barbier, Pauline Gonzalez, Radegonde Versyck, Sebastiaan Arnauw, Seydou Diarra, Sami Ftaita, Louis Debarre, Karim Tribak, Dan Putineanu, Maïte Van Cauter, Jean-Emile Dubuc, et al Février 2024

Les lésions nerveuses périphériques conduisant à une paralysie ne sont pas rares et sont malheureusement souvent abordées avec fatalité, une majorité d’entre nous escomptant une récupération progressive, lente et souvent incomplète car nous ne sommes pas familiers des possibilités offertes par les transferts nerveux. Être averti de la possibilité de ces transferts de nerfs et informé de l’importance de ne pas retarder le référencement permet d’orienter les patients vers des équipes spécialisées et ouvre de nouvelles perspectives en termes de récupération fonctionnelle pour ceux-ci.

D’autre part, le taux de ménisectomie au-delà de 50 ans constitue depuis avril 2023 un indicateur de déviation manifeste de la bonne pratique médicale pour l’INAMI, car la ménisectomie au-delà d’un certain âge est considérée comme précipitant l’arthrose et la nécessité de recourir à une arthroplastie. L’établissement de cet indicateur peut induire un comportement pervers en augmentant le nombre de patients opérés en-dessous de 50 ans. L’arthrose du genou n’est pas en corrélation directe avec l’âge et bon nombre de facteurs doivent être considérés. Nous proposons un algorithme de prise en charge des gonalgies au-delà de 50 ans et recommandons aux autorités de revoir cet indicateur afin de prévenir de nouvelles dérives et de pénaliser inutilement les patients qui devraient bénéficier de soins justifiés.

Enfin, les mesures de contingentement et l’application des quotas dans l’accès aux spécialités a, pour la première fois en 2023, limité de manière significative le nombre de candidats accédant à notre spécialité. Nous nous interrogeons sur ces mesures dont les conséquences, visibles dès à présent en médecine générale, seront, à priori, aussi dommageables dans notre spécialité dans quelques années avec une réduction significative de la force de travail, alors même, que les besoins de notre population dans notre secteur d’activité tendent à s’accroître. Nous nous inquiétons des perspectives pour la santé en Europe et en Belgique.

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Cardiologie

Innovations 2023 en rythmologie
Christophe Scavée, Varnavas Varnavas, Sébastien Marchandise Février 2024

Ce n’est pas parce que le congrès annuel de la société européenne de cardiologie n’a pas édité de nouvelles recommandations en rythmologie (il le faisait depuis 2019 !) que cette année 2023 ne restera pas une année exceptionnelle sur le plan de l’évolution de la rythmologie, que ce soit en ablation ou dans le traitement de la bradycardie et de l’insuffisance cardiaque. Les sujets qui auraient pu être traités dans cette revue sont extrêmement nombreux mais on a décidé de focaliser cet article sur les 3 innovations les plus importantes.

La première concerne la possibilité d’implanter des stimulateurs sans sonde, que l’on nomme également leadless pacemaker. Les premières capsules ont été implantées il y a 10 ans mais l’évolution actuelle tend vers la sophistication des systèmes avec la possibilité maintenant de resynchroniser les oreillettes et les ventricules. Toujours du côté de la stimulation, les progrès s’attèlent à rendre le pacing le plus physiologique possible et en particulier lors de la stimulation des ventricules. Stimuler en collant au plus près de la physiologie normale cardiaque découle des risques de dysfonction ventriculaire observés chez des patients dont la stimulation à l’apex du ventricule droit est quasi permanente. C’est ainsi qu’est arrivé la stimulation de la branche gauche du faisceau de His. Technique particulièrement astucieuse, dont la légitimité manque actuellement de données solides mais qui est extrêmement prometteuse.

Le dernier point qui sera abordé est le développement d’une énergie alternative à la radiofréquence ou à la cryothérapie pour isoler les veines pulmonaires. On dispose depuis peu d’une nouvelle technique qui est l’électroporation. La technique est non thermique, utilise des chocs électriques pour parvenir à déconnecter en un temps record les veines pulmonaires. La première étude randomisée vient de paraître, et confirme que cette énergie ouvre de nouvelles perspectives en termes de sécurité. Cela semble être prometteur, en attendant comme toujours d’avoir un élargissement des indications rythmologiques.

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Cardiologie

Innovations 2023 en cardiologie
Agnès Pasquet, Laurence Bamps, Leila Belkhir, Mélanie Dechamps, Julien De Greef, Véronique Roelants, Jean Cyr Yombi Février 2024

Retenons de cette année 2023 des nouvelles recommandations sur l’endocardite infectieuse et de nouvelles avancées dans la compréhension des relations entre dyslipidémies et maladies cardiovasculaires.

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