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Neurologie

Neurologie

Des modifications post-traductionnelles de la protéine tau...
Nathalie Kyalu Ngoie Zola, Clémence Balty, Emilien Boyer, Adrian Ivanoiu, Didier Vertommen, Bernard Hanseeuw, Marc Gobert Avril 2024

Les maladies neuro-dégénératives sont des affections cérébrales acquises et progressives touchant un nombre croissant de personnes suite au vieillissement de la population. Sur le plan clinique, elles se distinguent par différent symptômes selon les régions cérébrales touchées. Sur le plan biologique, il s’agit de protéinopathies, c’est-à-dire que ces maladies se définissent par l’aggrégation de certaines protéines cérébrales. Dans la maladie d’Alzheimer, la protéine amyloïde s’aggrège sans donner de symptômes, mais elle favorise l’aggrégation de la protéine tau, qui est symptomatique. Même si la tauopathie de la maladie d’Alzheimer commence typiquement dans le lobe mésio-temporal responsable de l’encodage des nouvelles informations en mémoire, cette tauopathie peut rarement débuter dans d’autres régions cérébrales et donner alors d’autres symptômes. On parle de maladie d’Alzheimer atypique, dont le diagnostic clinique est impossible sans confirmation biologique.

D’autres maladies neuro-dégénératives se caractérisent par l’agrégation de la protéine tau. Le terme « tauopathie » regroupe l’ensemble de ces maladies. Typiquement, elles commencent dans d’autres régions cérébrales que le lobe mésio-temporal, mais rarement elles peuvent mimer une maladie d’Alzheimer. La concordance entre le type de pathologie et les régions cérébrales touchées étant imparfaite, le développement d’outils biologiques (=biomarqueurs) est critique pour la recherche clinique sur les maladies neuro-dégénératives. Cela est d'autant plus vrai que des traitements étiologiques distincts devront être vraisemblablement proposés pour guérir ces maladies car les modifications biologiques survenant sur la protéine tau diffèrent d’une maladie à l’autre (conduisant à des agrégats différents lors d’analyse histologique). Si la maladie d’Alzheimer peut maintenant être diagnostiquée « in vivo » sur base d’une étude du liquide céphalo-rachidien, cela n’est pas encore le cas des autres tauopathies.

Les anomalies histologiques cérébrales ont permis de distinguer les tauopathies sur base de l’observation d’aggrégats de protéine tau anormale phosphorylée 3R ou 4R (cette dénomination 3R vs 4R correspondant au type d’isoforme de la protéine tau). Dans la maladie d’Alzheimer, tous les isoformes s’aggrègent, alors que dans les autres tauopathies un seul type d’isoforme s’aggrège. Malheureusement, il n’a jamais été possible de distinguer les tauopathies sur base de mesures des isoformes de tau dans le liquide céphalo-rachidien.

L’article ci-dessous présente une étude biochimique de la protéine tau et de ses modifications post-traductionelles. Elle ouvre la voie à une confirmation du diagnostic des tauopathies non-Alzheimer du vivant du patient et ainsi d’établir un diagnostic biologique. Du point de vue clinique, cela permettrait de mieux connaître ces maladies, leurs évolutions et leurs pronostics respectifs tant pour le patient lui-même que pour sa famille. Sur le plan de la recherche, elle devrait permettre de faire précocement rentrer ces patients dans des essais thérapeutiques. Cette avancée pourrait également permettre de mieux comprendre le rôle exact de la protéine tau et de l’associer aux autres avancées notamment génétiques de ces maladies afin de pouvoir peut-être les diagnostiquer ultérieurement à un stade pré-clinique. Par le biais de cette étude, les tauopathies entrent donc dans une nouvelle ère, passant progressivement d’une classification clinico-histologique post-mortem à une classification clinico-biologique « in vivo ».

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Le traitement médicamenteux des symptômes moteurs de la...
Eric Mormont Septembre 2020

Cet article présente les différentes classes pharmacologiques et les stratégies thérapeutiques aux différents stades de la maladie de Parkinson. Le traitement actuel est uniquement symptomatique. La lévodopa reste le traitement le plus efficace avec la balance bénéfice/risque la plus avantageuse. Elle constitue le traitement de premier choix pour la plupart des patients. Afin de retarder l’apparition de complications motrices comme les dyskinésies ou l’akinésie de fin de dose, les agonistes dopaminergiques ou les inhibiteurs de la monoamine oxydase de type B peuvent être envisagés en première intention chez les patients jeunes avec une forme peu invalidante de la maladie. Les fluctuations motrices peuvent être améliorées en adaptant le nombre de prise de lévodopa ou en y associant un agoniste dopaminergique, un inhibiteur de la monoamine oxydase ou un inhibiteur de la catéchol-O-méthyl transférase. Les dyskinésies invalidantes justifient parfois une réduction du traitement dopaminergique ou l’usage de l’amantadine. Les patients présentant des complications motrices sévères peuvent bénéficier d’un traitement par Duodopa ou apomorphine sous-cutanée.

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Implications neurologiques de l’infection à SARS-CoV-2
Pietro Maggi, Antoine Guilmot, Sofia Maldonado Slootjes, Caroline Huart, Bernard Hanseeuw, Thierry Duprez, Julien De Greef, Leila Belkhir, Jean Cyr Yombi, Adrian Ivanoiu, Vincent van Pesch Mai 2020

Le nombre de cas rapportés dans la littérature comportant des manifestations neurologiques potentiellement liées au COVID-19 est en constante augmentation. Il s’agit le plus souvent d’une anosmie brutale, de céphalées, d’états d’encéphalopathie ou d’accidents vasculaires cérébraux. Les mécanismes physiopathologiques sous-tendant le « Neuro-COVID » sont encore largement méconnus alors que le génome viral est très rarement détecté au niveau du liquide céphalorachidien. La recherche d’anomalies à la ponction lombaire chez ces patients ainsi que la présence d’une infection directe du virus au sein des cellules du neuroépithélium olfactif fait actuellement l’objet d’une étude aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

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Innovations 2019 en Neurologie
Adrian Ivanoiu, Marianne de Tourtchaninoff, Susana Ferrao-Santos, Peter Y. K. Van den Bergh, Pietro Maggi, Bernard Hanseeuw, Louise-Amélie Cougnon, Olga Seminck, Nicolas Dubuisson Février 2020

L’année 2019 a enregistré une série d’avancées importantes dans le diagnostic et la prise en charge des maladies neurologiques. Dans cette édition nous allons indiquer les évolutions en cours, en les mettant dans leur contexte clinique. Comme le domaine est vaste, certains aspects seulement seront présentés plus en détail, selon leur signification clinique ou l’implication de notre équipe de neurologues de l’UCLouvain dans les recherches en question. Ainsi, nous allons faire le point sur les dernières directives en termes de diagnostic et de traitement de la migraine, sur le risque de mort subite chez les patients épileptiques et le diagnostic d’une neuropathie inflammatoire souvent méconnue mais susceptible de recevoir un traitement efficace. Certains de nos jeunes collègues cliniciens chercheurs vont faire connaître des pistes de recherche en cours sur l’imagerie de la sclérose en plaques, le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer et l’échographie comme moyen de diagnostic des neuropathies périphériques.

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Encéphalomyélite aigüe disséminée sur primo infection à EBV...
Marie-Laure Oberweis(1), Laurent Houtekie(2), Jacques Louis(3) Novembre 2018

L’encéphalomyélite aigüe disséminée est une atteinte inflammatoire et démyélinisante du système nerveux central touchant principalement les enfants. Dans sa forme classique, la maladie se déclare par la survenue aigüe ou subaigüe de symptômes neurologiques multifocaux et d’une encéphalopathie suite à une infection. Bien que la plupart des enfants ait un bon pronostic avec guérison lente, mais complète, nous décrivons le cas d’une enfant de 25 mois atteinte d’une forme sévère d’ADEM suite à une primo infection à EBV. Son cas est d’autant plus atypique qu’il est caractérisé par une extension rapide et sévère des lésions ayant mené à son décès.

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Bilan de troubles cognitifs et de chutes conduisant au...
E. Levecque, N. Cals Septembre 2015

La maladie de CADASIL est une angiopathie autosomique dominante héréditaire rare, principalement marquée à l’IRM par une atteinte importante de la substance blanche. Nous décrivons ici un cas découvert un peu fortuitement, étant donné l’apparition sournoise de la symptomatologie, et la forte suspicion concernant la transmission de la mutation causale à son fils.

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