En 20 ans, l'impuissance s’est transformée en insuffisance érectile, marqueur clinique pertinent de qualité de vie et, plus surprenant, de mauvaise santé masculine. Avancée majeure, elle est, entre 30 et 65 ans, un marqueur du risque de mortalité cardiovasculaire et globale d’où l’intérêt, sans équivalent actuel, de son dépistage opportuniste proactif. Tout médecin clinicien s’occupant de maladies chroniques, notamment cardiométaboliques ou troubles de l'humeur, ne peut plus ignorer la recommandation (grade A, niveau 1) d’évaluer l'état de santé physique et mental en termes de bénéfices pour la prévention primaire d’accidents cardiovasculaires aigus mais aussi secondaire et tertiaire des maladies chroniques.
La dépense énergétique produite lors d’un rapport sexuel est faible, équivalente à un effort modéré tel que marche rapide ou montée de deux volées d’escaliers (3-5 METS). Le risque d’un incident cardiovasculaire lié à l’activité sexuelle est donc faible, moyennant certaines précautions chez des patients cardiaques. La reprise des relations sexuelles est autorisée dès la première semaine après un infarctus du myocarde, après 6-8 semaines chez les cardiaques opérés. Le problème devrait être évoqué lors de toute consultation médicale et les conseils du praticien doivent s’appuyer sur les recommandations officielles en la matière.
La dysfonction sexuelle est associée à l’hypertension et à son traitement. Les études visant à établir une relation entre médicaments antihypertenseurs et dysfonction érectile souffrent malheureusement d’importants biais méthodologiques. Il est toutefois généralement admis que les diurétiques et la plupart des bêta-bloquants aggravent la dysfonction érectile, tandis que les médicaments inhibant le système rénine angiotensine et les alpha-bloquants auraient un effet neutre, voire favorable. Une discussion ouverte et empathique des problèmes d’érection et de libido, associée si nécessaire à une prise en charge par l’urologue est susceptible d’influencer le choix et l’acceptabilité du traitement antihypertenseur, de favoriser l’adhérence et ainsi de prévenir la survenue de complications cardio- et cérébro-vasculaires majeures, tout en préservant une qualité de vie raisonnable.
La gériatrie est-elle interdisciplinaire ? Mais d’abord, qu’est-ce que la gériatrie ? Le sociologue cherche une réponse relationnelle à cette question, en se demandant ce qu’est la gériatrie dans ses liens avec les autres disciplines.
L’hyperplasie macronodulaire bilatérale des surrénales est une affection rare pouvant être à l’origine d’un syndrome de Cushing. Nous rapportons le cas d’un patient présentant des incidentalomes surrénaliens bilatéraux responsable d’un hypercorticisme frustre. Une recherche de récepteurs illégitimes suggère la présence de récepteurs pour la vasopressine et la sérotonine. Aucun traitement spécifique n’étant disponible pour bloquer ces récepteurs, un suivi clinique, biologique et iconographique a été proposé vu l’absence de complications liées à l’hypercorticisme.
Sclérose de télangiectasies et thrombose veineuse profonde...
Cécile Courtin, Bernard Bouffioux, Françoise Dobbelaere, Marie-Noëlle Vogeleer, Anaïs Saint-Rémy, Aurélie Coutellier, Jacques MairesseSeptembre 2015
Les thromboses veineuses profondes survenant après une sclérose sont rares. Ces complications surviennent plus fréquemment chez des patients thrombophiles. Nous rapportons deux cas de thrombose veineuse profonde (TVP), survenues dans le décours d'une sclérothérapie, pour lesquels une mutation du gène de la prothrombine (facteur II) a été découverte. Nous expliquons les principes de la sclérose avec le lauromacrogol (polidocanol). Nous résumons les causes de thrombophilie et rappelons les recommandations pour la sclérose chez les patients thrombophiles. Nos deux patientes ont été traitées pour des télangiectasies dans un but esthétique. L'agent sclérosant était le polidocanol à 0,5% (lauromacrogol 400). Celui-ci a été injecté pur et non pas sous forme de mousse. La dose totale injectée lors de la consultation était de 2 ml d'Aethoxysclerol® 0,5% (10 mg de lauromacrogol 400), soit le contenu d'une ampoule. L'anamnèse de ces deux patientes n'avait pas permis de mettre en évidence de facteur de risque particulier. Ces cas ont fait l'objet d'une déclaration d'incident thérapeutique et ils se trouvent dès lors encodés dans la base de données européenne de pharmacovigilance, EudraVigilance, comme l'exige la législation européenne en matière de pharmacovigilance.
Olivier S. Descamps1, Caroline Daumerie2, Sylvie Bourgeois3, Elise Batsele4Septembre 2016
La danse est une activité agréable et simple, que l’on peut pratiquer en solo, en duo ou en groupe. De nombreuses études suggèrent déjà les bénéfices de la danse en matière de santé cardiovasculaire, neurologique et mentale. Elle s’accompagne d’un taux plus élevé d’adhésion, comparativement à des programmes conventionnels d’activité physique. L’implémentation de cette activité, non seulement individuellement pour promouvoir la bonne santé et le bien-être de chacun mais aussi dans le cadre de programmes de prévention, de réadaptation et de traitement de certaines maladies mériterait certainement d’être plus fortement encouragée.
Le Liraglutide, un analogue du Glucagon-Like Peptide (GLP)-1, prescrit jusqu’à présent dans le diabète sucré de type 2 (0.6-1.8 mg/jour - Victoza®) est désormais disponible pour le traitement de l’excès de poids (3 mg/jour - Saxenda®). En effet, outre ses propriétés insulinostimulantes responsables de son effet anti-hyperglycémiant, il exerce une action anorexigène qui favorise la perte pondérale. Le Liraglutide 3 mg est indiqué dans le traitement de l’obésité (IMC > 30 kg/m2) ou de la surcharge pondérale (IMC > 27 kg/m2) avec au moins une comorbidité. Sa place dans le traitement de l’obésité, particulièrement à long terme, devra être précisée.
Le traitement de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) s’est profondément modifié ces dernières années suite au développement et à la validation des nouveaux anticoagulants oraux (NOACs). Nos habitudes thérapeutiques sont en pleine mutation et une série de questions émerge, notamment au sujet de l’utilisation des NOACs dans la pratique quotidienne. Cet article, dans sa première partie, passe en revue les principales études cliniques ayant mené à la validation des NOACs dans la prise en charge de la MTEV. Dans la seconde partie, le Professeur Giancarlo Agnelli*, expert international, nous livre ses expériences et recommandations concernant l’usage des NOACs dans la MTEV.