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Pneumologie

Le poumon aigu de la COVID-19 et au-delà
Charles Pilette, Grégory Reychler, Nicolas Audag, Anne-Claire Latiers, Stéphanie Quennery, William Poncin, Gimbada Mwenge, Giuseppe Liistro, Charlotte Smetcoren, Frank Aboubakar, Sophie Gohy, Silvia Berardis, Antoine Froidure Février 2021

En 2020, la COVID-19 a mobilisé la pneumologie aux côtés de nos collègues infectiologues, urgentistes et intensivistes dans un effort concerté, notamment pour établir un consensus de prise en charge de cette maladie infectieuse et inflammatoire aux Cliniques universitaires Saint-Luc. L’équipe de kinésithérapie s’est mobilisée dès les premières heures de cette pandémie pour appliquer des soins respiratoires optimaux à ces patients. Des travaux originaux et l’expérience « de terrain » de nos médecins et kinésithérapeutes ont permis de clarifier des questions essentielles, notamment quant à la meilleure interface pour délivrer une oxygénothérapie à haut débit et l’intérêt d’une pression positive par CPAP pour traiter les nombreux patients présentant une pneumonie à SARS-CoV-2 sévèrement hypoxémiante, ainsi que définir le système le plus approprié d’aérosolthérapie dans ce contexte pandémique.

Cette pandémie a aussi défié le suivi des patients avec maladie respiratoire chronique en imposant des méthodes alternatives, notamment de téléconsultations, surtout lors de la première vague. L’année 2020 a toutefois aussi vu l’arrivée en Europe (EMA) des thérapies ciblées de la mucoviscidose, le développement de formes auto-injectables de biologiques dans l’asthme sévère de type 2, ainsi que la prise en charge multidisciplinaire de cas en augmentation constante de pathologies interstitielles diffuses. Notre service s’est également distingué par des études originales de la COVID-19 au sein de cohortes de patients respiratoires (mucoviscidose, asthme sévère) et en mettant en lumière un mécanisme du vieillissement impliqué dans certaines formes génétiques de fibrose pulmonaire et régulant la longueur des télomères, comme facteur de risque de gravité en cas de COVID-19. Enfin, le cancer du poumon reste malheureusement en tête de liste des « serial killers », mais cette sombre statistique devrait évoluer grâce à l’amplification des progrès de la biologie moléculaire qui permet aujourd’hui – et permettra encore davantage demain - une médecine personnalisée de ce cancer.

Ces activités cliniques et de recherche de transfert témoignent de la volonté de la pneumologie d’œuvrer au chevet du patient pour lui prodiguer les soins spécifiques les plus adéquats, en phase avec les missions d’un hôpital académique incluant une contribution active à l’évolution des connaissances médicales et scientifiques dans ce domaine au cœur des actualités 2020.

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Néphrologie

Innovations 2020 en Néphrologie
Hélène Georgery, Fabienne Oguz, Nathalie Demoulin, Michel Jadoul, Arnaud Devresse, Johann Morelle Février 2021

L’année 2020 a apporté des données rassurantes concernant la sécurité cardiovasculaire du febuxostat, un inhibiteur de la xanthine oxidase, utilisé dans le traitement de l'hyperuricémie symptomatique. Elle a aussi apporté la démonstration, très probablement définitive, qu’il n’y a pas de bénéfice rénal à traiter l’hyperuricémie asymptomatique.

Les bénéfices cardiovasculaires et rénaux des inhibiteurs SGLT-2 ont été largement confirmés et étendus en 2020. En particulier, l’étude DAPA-CKD a démontré un effet néphroprotecteur marqué chez les patients atteints de néphropathie protéinurique, qu’ils soient diabétiques ou non, déjà traités par IEC ou sartan. Ces résultats changent le paradigme de prise en charge des maladies rénales chroniques protéinuriques, dont les inhibiteurs SGLT-2 deviennent un second pilier.

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Hématologie

Traitement des lymphomes B diffus à grandes cellules en...
Sarah Bailly, Xavier Poiré, Nicole Straetmans, Violaine Havelange, Marie-Christiane Vekemans, Eric Van Den Neste Février 2021

Ces dernières années, la prise en charge des lymphomes B diffus à grandes cellules en rechute ou réfractaires a été révolutionnée par l’arrivée de traitements innovants tels que les CAR-T cells anti-CD19. Ces traitements sont disponibles en Belgique depuis la mi-2019.

Que retenir après un an d’expérience ?

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Chirurgie et Transplantation Abdominale

Planification chirurgicale par modélisation et impression 3D...
Douglas Lacomblez, MD1, Mike Salavracos, MD1, Etienne Danse, MD, PhD1, Laurent Coubeau, MD2 Février 2021

Nous décrivons un projet pilote associant chirurgiens hépatiques et radiologues dans la modélisation d’objet tridimensionnel de planification chirurgicale du foie. Le modèle s’applique à des patients présentant une maladie colorectale métastatique hépatique : l’objet extrapolé des examens d’imagerie classique est imprimé en 3 dimensions et utilisé en per-opératoire pour améliorer la visualisation spatiale des tumeurs par rapport aux structures vasculaires et bilaires du foie.

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Diabétologie

Insuline Lyumjev®: une nouvelle insuline rapide
Michel P. Hermans Février 2021

L'insuline URLi (Lyumjev®) est une nouvelle formulation d'insuline lispro développée pour reproduire de manière plus étroite la sécrétion physiologique d'insuline prandiale grâce à son action plus rapide et sa durée d’effet raccourcie. L’URLi a été récemment commercialisée en Belgique et est destinée aux adultes diabétiques. Comparée à la lispro, son utilisation est associée à une réduction significative des excursions glycémiques postprandiales dans le DT1 et le DT2. Utilisée dans des schémas d’injection multiples, l’URLi permet d’accroître le TIR diurne par rapport à la lispro, et de réduire le temps passé en hypoglycémie chez les patients porteurs de pompes à insuline.

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Chirurgie oeso-gastrique

Réhabilitation améliorée après chirurgie : l’œsophage pas en...
Yannick Deswysen Février 2021

Le programme de réhabilitation améliorée après chirurgie (ERAS®) constitue une véritable amélioration dans les soins périopératoires. Ce concept, basé sur les preuves, permet de diminuer l’impact de la chirurgie sur le patient et donc ses complications potentielles. Les effets bénéfiques sont démontrés dans différentes situations cliniques et sont d’autant plus important chez les patients aux multiples comorbidités dans un contexte de chirurgie majeure. L’ERAS a donc toute vocation à s’appliquer à la chirurgie œsophagienne.

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Chirurgie orthopédique et traumatologie

Innovations 2020 En chirurgie orthopédique et traumatologie
Xavier Libouton*, Nathalie Pireau*, Robin Evrard*, Emmanuel Thienpont*, Daniel Morcillo, Loic Thoreau, Maïte Van Cauter, Vincent Druez, Jean-Emile Dubuc, Maxime Bonnelance, Nadia Irda, Ludovic Kaminski, Simon Vandergugten, Alin Sirbu, Karim Tribak, Dan Pu Février 2021

Quatre thématiques ont éclairé l’année 2020 : de nouvelles perspectives en chirurgie d’arthroplastie du genou, l’apport de l’impression 3D métal dans le développement d’implants en chirurgie des sarcomes, l’intérêt de la latéralisation du centre de rotation dans la chirurgie prothétique inversée de l’épaule et enfin l’apport de la microchirurgie dans les pertes de substance osseuses.

La réalisation d’une arthroplastie de genou résulte malheureusement encore pour 20% des patients dans un résultat peu satisfaisant. Les progrès en matière de tribologie et de fixation des implants ont permis de s’écarter d’une approche purement mécanique et de développer de nouvelles stratégies de resurfaçage respectant l’anatomie native du patient et visant un alignement cinématique, susceptible de recréer le mouvement naturel de l’articulation et son équilibre ligamentaire. Ceci conduit au développement d’implants personnalisés et de techniques de poses ultra précises, assistées par navigation et robot.

En chirurgie oncologique, certaines résections tumorales conduisent à des reconstructions difficiles, en partie liées aux particularités anatomiques et marquées par un taux de complications et de faillites mécaniques important. La technologie d’impression 3D métal permet de concevoir des implants en titane poreux, miroir de la perte de substance, et dont la fixation stable peut-être anticipée dès la conception, facilitant le geste de reconstruction et offrant des perspectives mécaniques durables.

La réalisation d’une arthroplastie d’épaule inversée, indiquée dans l’omarthrose associée à une rupture de coiffe, amène à une médialisation du centre de rotation glénohuméral. Cette médialisation conduit à un conflit avec l’omoplate et à la faillite de l’arthroplastie. Des techniques par augmentation métallique ou par greffe osseuse permettent de latéraliser le centre de rotation et de prévenir ces complications.

Enfin, face à des défects ostéo-tissulaires vastes avec un retentissement fonctionnel important, l’utilisation de greffons vascularisés autologues de différents types offre une solution chirurgicale en permanente évolution avec l’apport récent de la supermicrochirurgie.

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Médecine Physique et Réadaptation

La réalité virtuelle après un accident vasculaire cérébral
Gauthier Everard, Charlotte Pietteur, Gaëtan Stoquart, Thierry Lejeune Février 2021

Après un accident vasculaire cérébral, les patients peuvent présenter des troubles moteurs et cognitifs entrainant une diminution de la qualité de vie. La rééducation représente donc un enjeu majeur chez ces patients. Récemment, l’apparition des nouvelles technologies a permis d’intensifier cette rééducation. Parmi celles-ci, figure la réalité virtuelle. La réalité virtuelle permet de fournir des feedbacks en temps réel, favoriser l’utilisation du membre atteint, et mettre en œuvre des exercices variés et spécifiques. De plus, combinée aux jeux sérieux, elle apporte un aspect ludique et motivant à la rééducation. Les résultats publiés ces dernières années devraient encourager l’implémentation de la réalité virtuelle en tant que technique complémentaire de prise en charge.

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Hépato-gastroentérologie

Stéatose métabolique, carcinome hépatocellulaire, prurit...
Nicolas Lanthier, Ivan Borbath, Géraldine Dahlqvist, Bénédicte Delire, Olivier Dewit Février 2021

Voici quelques nouveautés importantes dans le domaine de l’hépato-gastroentérologie au cours de l’année 2020… Un consensus d’experts a décidé d’une dénomination plus claire pour la maladie stéatosique « non-alcoolique », désormais appelée « métabolique » et définie par des critères positifs. En cas de stéatohépatite fibrosante, le lanifibranor, un agoniste triple des trois isoformes du récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes (PPARα,δ,γ) a montré une nette supériorité par rapport au placebo pour la guérison de la maladie, la régression de la fibrose et l’amélioration du profil métabolique. Pour les patients souffrant d’un carcinome hépatocellulaire à un stade avancé, l’approche combinée par atezolizumab (anti-PD-L1) et bevacizumab (anti-VEGF) améliore grandement le pronostic, et est incontestablement la réference en première ligne. En cas de prurit cholestatique, les fibrates sont bénéfiques sur les symptômes. La rifaximine, un antibiotique à large spectre, faiblement absorbé, efficace pour la prévention secondaire de l’encéphalopathie hépatique est désormais remboursée en association avec le lactulose. Pour les maladies inflammatoires intestinales, l’ustekinumab (anti-IL12-IL23) est maintenant remboursé dans la rectocolite et l’infliximab (anti-TNF) ainsi que le vedolizumab (anti-intégrine) peuvent être administrés par voie sous-cutanée. Enfin, les patients présentant une maladie inflammatoire intestinale n’ont pas de risque accru d’infection à coronavirus ni de développement de COVID-19 sévère. Malgré leur traitement immunosuppresseur, ces patients peuvent (et doivent même…) bénéficier du vaccin actuellement disponible.

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Hémostase – Thrombose

Innovations 2020 en Hémostase-Thrombose
Cédric Hermans, Amandine Hansenne, Catherine Lambert Février 2021

L’année 2020 aura été riche en développements et nouveautés dans le domaine des maladies thrombotiques et hémorragiques. La coagulopathie liée à la COVID-19, tant en ce qui concerne sa physiopathologie complexe que sa prise en charge antithrombotique, a suscité un intérêt majeur et loin d’être épuisé. Les anticoagulants oraux directs (AODs) continuent leur validation, notamment dans la maladie thrombo-embolique veineuse liée au cancer et la prise en charge de la thrombopénie induite par l'héparine. Les données de leur utilisation en début de grossesse semblent rassurantes. Si l’utilisation des AODs doit être évitée pendant la grossesse, en revanche, les données disponibles ne justifient pas l’interruption volontaire de grossesse sur la base de l’exposition aux AODs seule. La mortalité du syndrome anti-phospholipide catastrophique (CAPS) semble significativement réduite lorsque deux anticorps, l’éculizumab et le rituximab, sont incorporés dans le schéma thérapeutique. En ce qui concerne l’hémophilie, c’est la publication des nouvelles recommandations internationales par la Fédération Mondiale de l’Hémophilie qui a retenu toute l’attention ainsi que des avancées thérapeutiques notoires, telle que la validation d’un concentré de facteur VIII doté d'une ultra-longue demi-vie (BIVV001). Au-delà de son indication dans le traitement de l’hémophilie A congénitale, c’est aussi dans la prise en charge de l’hémophilie A acquise que l’Emicizumab, un anticorps bispécifique mimant l’action du FVIII, se révèle très prometteur.

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